La longue histoire des âges longs

25 décembre 2015 Non Par Bible & Science Diffusion

par David Green

“Beaucoup prétendent que la Genèse a été fondée sur des idées païennes empruntées. En réalité, le récit de la création récente de la Genèse est en opposition directe avec les superstitions païennes des âges longs”.

Une des croyances les plus populaires aujourd’hui est que l’Univers est âgé de milliards d’années. Cette croyance est encouragée par les prétentions que ces âges sont des conclusions scientifiques fiables. Pas aussi bien médiatisées sont les nombreuses hypothèses, suppositions et vœux pieux qui contribuent à de telles conclusions. Ceux-ci sont cachés sous la prétention fréquente, bruyante que tout autre point de vue est “non scientifique” et ne doit pas être pris au sérieux.

Ce point de vue populaire suppose que la croyance en un monde ancien est apparue suite à des développements scientifiques récents, et que la croyance en un Univers jeune appartient au passé superstitieux. On nous dit que la Genèse est erronée, en raison de la compréhension limitée de l’époque de son auteur.

C’est une surprise pour beaucoup, donc, que la vieille croyance du vieil Univers soit elle-même très ancienne; elle est certainement antérieure au Christ. Les peuples anciens n’avaient aucun problème à imaginer de grandes périodes de temps, mais les chrétiens des temps plus anciens se sont opposés à ces idées.

Les croyances en un “Univers ancien” sont trouvées dans de nombreuses cultures anciennes. En Inde, par exemple, un système avait un cycle de temps qui était de 4.320.000 ans. 1000 cycles correspondaient à un jour dans la vie de Brahma.1 1000 cycles supplémentaires correspondaient à une nuit. 100 de ces jours (864 000 000 000 ans) constituaient la vie de Brahma.

Un système cyclique similaire était populaire dans la Grèce antique et à Rome. Il est constitué de “grandes années”, qu’on croit être d’environ 36.000 ans chacune, remontant dans le passé lointain.

En présentant l’Évangile, les premiers chrétiens voulaient dénoncer la fausseté des notions païennes de l’histoire. La connaissance de la vérité sur les origines aiderait leurs auditeurs à venir à la connaissance de leur Créateur et Rédempteur. Théophile d’Antioche (115-181 apr. J.-C.), à cette fin, a étudié la chronologie biblique pour “… jeter de la lumière sur le nombre d’années depuis la fondation du monde, et condamner la travail vain et l’insignifiance des [païens] …”.

S’opposant aux âges longs, Théophile a rejeté la prétention de Platon de 20.000.000 ans du déluge à au temps présent, ainsi que la vue d’Apollonius l’égyptien de (un “simple”) 155 625 ans. Il a également défié les idées évolutionnistes de son temps, écrivant “ni le monde n’est incréé, ni il n’y a une production spontanée de toutes choses, comme Pythagore et le reste l’ont rêvé …”.

La chronologie de Théophile situa la création du monde à environ 5529 av. J.-C., en contraste frappant avec les croyances de ses contemporains.

Un autre des premiers chrétiens, Julius Africanus (apr. J.-C. 200-245) s’opposa aux idées des âges longs. Il a rejeté spécifiquement les âges longs des égyptiens (concernant leur propre histoire) et des chaldéens (avec leurs “48 myriades”) sur la base de la Bible.

Lactance (apr. J.-C. 240-320) a écrit: “… les philosophes, puisqu’ils ignoraient l’origine de toutes choses … ont déclaré que plusieurs milliers de siècles se sont écoulés depuis que ce bel arrangement du monde a été achevé”; et dans le même passage “… faisons connaître aux philosophes, qui énumèrent des milliers de siècles depuis le début du monde, que la six millième année n’est pas encore achevée”.

Beaucoup des premiers chrétiens, dont Irénée et Lactance, croyaient que notre Seigneur reviendrait 6000 ans après la création, en écho aux six jours de la création. Bien que cette croyance particulière puisse avoir été déplacée, il est impressionnant que leur vision du monde soit venue exclusivement de la Bible, inébranlable devant le poids de la croyance païenne contraire. En effet, ils comprirent la croyance païenne pour ce qu’elle était: fausse et en opposition à Dieu, peu importe qu’elle ait été crue par Platon, Pythagore, ou l’ensemble de la culture.

Lactance a également critiqué les païens pour leur prétention à connaître le commencement, pensant que leurs histoires (comme le naturalisme d’aujourd’hui) ne pouvaient être réfutées. Il a insisté que la Bible exposait leur fausseté et la vision du monde sur laquelle ils se fondaient.

Même Augustin (354-430 ap. J.-C.), dans sa Cité de Dieu, attaque ceux qui nient une création récente.2 Selon l’autorité de l’Écriture la création était “aussi récente qu’à l’intérieur de 6000 ans”. Il était également au courant des idées sur les âges longs: “Si la brièveté du temps est offensante, et les années depuis que l’homme a été fait semblent si peu nombreuses …”. Augustin a sans vergogne confronté la contradiction de l’histoire biblique du paganisme.

Aujourd’hui, de nombreux leaders chrétiens, au lieu de s’opposer aux vues erronées des origines, semblent confinés à ces dernières. Ils semblent négliger la longue histoire de l’opposition chrétienne à cet enseignement païen et répètent des croyances païennes pré-scientifiques à propos de l’antiquité du cosmos.

Malgré la terminologie scientifique des allégations d’âges longs d’aujourd’hui, ces idées sont des expressions modernes de l’ancienne religion naturaliste (anti-Dieu).

Tournant le dos à Dieu, notre Créateur, les païens d’alors comme aujourd’hui, utilisaient des idées “d’âges longs” pour se persuader que le monde pourrait surgir de nulle part et pour aucune raison. Ou alors, ils affirmaient que le cosmos était éternel, indépendant d’un créateur. Quoi qu’il en soit, ils supprimèrent la vérité de Dieu (Romains 1:18).

Les païens modernes nient les mêmes choses que les anciens païens. Ils entretiennent aussi des croyances semblables au sujet des âges longs, un Univers impersonnel mystique. Des livres comme celui de Paul Davies The Mind of God représentent une version contemporaine de ces éléments du paganisme antique.

Beaucoup prétendent que la Genèse a été fondée sur des idées païennes empruntées. En réalité, le récit de la Genèse de la création récente est en opposition directe avec les superstitions païennes sur les âges longs.

Les Pères de l’Église des débuts connaissaient l’importance de la vérité, révélée par Dieu, en enseignant l’histoire du monde.

Ils savaient que si la révélation de Dieu des origines était ignorée, alors la vue résultante de l’histoire serait erronée. S’ils acceptaient le paganisme à ce point, ils adh
éreraient assez vite à celui-ci.

Ils ne
pourraient alors rien dire de significatif aux païens sur la rédemption parce que, en accord avec leurs croyances sur les origines, ils auraient sapé l’enseignement chrétien sur l’origine du péché et de la mort (la chute) et la nécessité de la rédemption.

C’est exactement ce qui se passe dans de nombreuses parties de l’église aujourd’hui.

Source : http://creation.com/the-long-story-of-long-ages