Problème n° 8 pour l’évolution : les différences entre les embryons de vertébrés contredisent les prédictions d’une ascendance commune.

Par Casey Luskin

23 juillet 2020

Bienvenue dans le Top 10 des problèmes scientifiques liés à l’évolution biologique et chimique.

Dessins d’Ernst Haeckle

Note de l’éditeur : Il s’agit de la huitième partie d’une série de dix articles basés sur le chapitre de Casey Luskin, “Les dix principaux problèmes scientifiques liés à l’évolution biologique et chimique“, du livre More than Myth, édité par Paul Brown et Robert Stackpole (Chartwell Press, 2014.) Les autres chapitres individuels peuvent être consultés ici : Problème 1, Problème 2, Problème 3, Problème 4, Problème 5, Problème 6, Problème 7, Problème 8, Problème 9, Problème 10, Problème supplémentaire.

Un autre domaine dans lequel les biologistes évolutionnistes proclament qu’il y a de puissantes preuves de l’ascendance commune est celui des modes de développement des embryons de vertébrés. Les manuels de biologie décrivent généralement les embryons de différents groupes de vertébrés comme ayant des développements qui commencent de manière très similaire les uns aux autres, ce qui reflèterait leur ascendance commune129. Toutefois, ces affirmations exagèrent le degré de similitude entre les embryons de vertébrés à leurs premiers stades.

Les biologistes qui étudient ces questions ont constaté une variabilité considérable entre les embryons de vertébrés dès leurs premiers stades, ce qui contredit ce à quoi l’on nous dit qu’il faut nous attendre d’une ascendance commune130. Comme l’indique un article paru dans Nature,

“contrairement aux attentes en matière de conservation des embryons précoces, de nombreuses études ont montré qu’il existe souvent une divergence remarquable entre les espèces apparentées, à la fois en début et en fin de développement131.”

Ou, comme l’indique un autre article paru dans Trends in Ecology and Evolution,

“malgré les affirmations répétées sur l’uniformité des embryons aux premiers stades de leur développement au sein des membres d’un phylum, le développement avant le stade phylotypique présente de très grandes variations132.”

Mais la plupart des embryologistes qui reconnaissent que les embryons des vertébrés commencent leur développement de manière différente prétendront toujours que les embryons passent par un stade très similaire à mi-chemin de leur développement, appelé stade “phylotypé” ou “pharyngula”. Ces théoriciens proposent un développement suivant le “modèle du sablier”, où l’on prétend que les similitudes entre les embryons à ce stade intermédiaire constituent une preuve d’une ascendance commune. Un biologiste critique explique comment ce concept est perçu :

“C’est presque comme si le stade phylotypique était considéré comme un concept biologique pour lequel aucune preuve n’est nécessaire133.”

Mais lorsque les biologistes cherchèrent des preuves de l’existence d’un stade phylotypique ou du pharyngula, ils trouvèrent des données allant dans la direction opposée. Une étude complète dans Anatomy and Embryology a examiné les caractères de nombreux vertébrés au stade où il est prétendu qu’ils présentent des similitudes, et a constaté que les embryons présentent des différences dans leurs principaux caractères, notamment :

  • la taille du corps,
  • le plan d’organisation,
  • les profils de croissance, et
  • les durées et phases de développement134.

Les chercheurs concluent que les preuves sont “contraires au modèle du sablier évolutif” et “difficiles à concilier” avec l’existence d’un stade pharyngula135. De même, un article paru dans les Proceedings of the Royal Society of London a constaté que les données étaient “contraires aux prédictions du [stade phylotypique] : les variations phénotypiques entre les espèces étaient les plus fortes au milieu de la séquence de développement.” Il concluait qu’un “degré surprenant d’indépendance des caractères développementaux plaide contre l’existence d’un stade phylotypique chez les vertébrés136.”

Alors que le développement des vertébrés présente de grandes variations, les embryologistes évolutionnistes cherchent à cadrer de force les interprétations évolutives avec les données. Lorsque toutes les règles sont contrecarrées par des exceptions, il est préférable de laisser simplement les données parler d’elles-mêmes. Une approche non évolutive de l’embryologie reconnaîtrait plus facilement qu’il existe des différences entre les embryons de vertébrés à tous les stades de leur développement, et que les embryons de vertébrés présentent certaines similitudes – mais aussi des différences significatives – au cours du prétendu stade phylotypique.

Notes :

129 Par exemple, voir Colleen Belk et Virginia Borden Maier, Biology: Science for Life, p. 234 (Benjamin Cummings, 2010) (“Similitude entre les embryons de chordate. Ces divers organismes semblent très similaires dans les premiers stades de développement (indiqués dans la rangée du haut), ce qui prouve qu’ils partagent un ancêtre commun qui s’est développé selon la même voie”) ; Neil. A. Campbell et Jane B. Reece, Biology, p. 449 (Benjamin Cummings, 7e édition, 2005) (“Similitudes anatomiques des embryons de vertébrés. À un certain stade de leur développement embryonnaire, tous les vertébrés ont une queue située à l’arrière de l’anus, ainsi que des poches pharyngiennes (au niveau de la gorge.) La descendance d’un ancêtre commun peut expliquer de telles similitudes”) ; Holt Science & Technology, Life Science, p. 183 (Holt, Rinehart et Winston, 2001) (“Au début de leur développement, les embryons humains et les embryons de tous les autres vertébrés sont similaires. Ces similitudes précoces sont la preuve de ce que tous les vertébrés partagent un ancêtre commun … Les embryons de différents vertébrés sont très similaires au cours des premiers stades de leur développement.”)

130 Par exemple, un article indique que “des travailleurs récents ont montré que le développement précoce peut varier assez largement, même au sein d’espèces étroitement apparentées, comme les oursins, les amphibiens et les vertébrés en général. Par développement précoce, j’entends les étapes allant de la fertilisation à la neurulation (gastrulation pour des taxa tels que les oursins, qui ne subissent pas de neurulation.) Elinson (1987) a montré comment des stades aussi précoces que les clivages initiaux et la gastrula peuvent varier assez largement d’un vertébré à l’autre.” Andres Collazo, “Developmental Variation, Homology, and the Pharyngula Stage”, Systematic Biology, 49 (2000) : 3 (citations internes omises.) Un autre article indique que “selon des modèles récents, non seulement le stade conservé présumé est-il suivi d’une divergence, mais il est précédé d’une variation à des stades antérieurs, notamment la gastrulation et la neurulation. L’on le voit par exemple dans les squamata, où les variations des schémas de gastrulation et de neurulation peuvent être suivies d’un stade des somites assez similaire. Ainsi, la relation entre évolution et développement a été modélisée comme un “sablier évolutif.” Michael K. Richardson et coll., “There is no highly conserved embryonic stage in the vertebrates: implications for current theories of evolution and development” [Il n’y a pas de stade embryonnaire hautement conservé chez les vertébrés : implications pour les théories actuelles de l’évolution et du développement], Anatomy and Embryology, 196:91-106 (1997) (citations internes omises.)

131 Kalinka et coll., “Gene expression divergence recapitulates the developmental hourglass model”, Nature, 468:811 (9 décembre 2010) (citations internes supprimées.)

132 Brian K. Hall, “Phylotypic stage or phantom: is there a highly conserved embryonic stage in vertebrates?”, Trends in Ecology and Evolution, 12(12) : 461-463 (décembre 1997.)

133 Michael K. Richardson et coll., “There is no highly conserved embryonic stage in the vertebrates: implications for current theories of evolution and development”, Anatomy and Embryology, 196:91-106 (1997.)

134 Michael K. Richardson et coll., “There is no highly conserved embryonic stage in the vertebrates: implications for current theories of evolution and development”, Anatomy and Embryology, 196:91-106 (1997.) Voir également Steven Poe et Marvalee H. Wake, “Quantitative Tests of General Models for the Evolution of Development”, The American Naturalist, 164 (septembre 2004) : 415-422 ; Michael K. Richardson, “Heterochrony and the Phylotypic Period”, Developmental Biology, 172 (1995) : 412-421 ; Olaf R. P. Bininda-Emonds, Jonathan E. Jeffery et Michael K. Richardson, “Inverting the hourglass: quantitative evidence against the phylotypic stage in vertebrate development”, Proceedings of the Royal Society of London, B, 270 (2003) : 341-346 (soulignement ajouté.)

135 Michael K. Richardson et coll., “There is no highly conserved embryonic stage in the vertebrates: implications for current theories of evolution and development”, Anatomy and Embryology, 196:91-106 (1997.)

136 Olaf R. P. Bininda-Emonds, Jonathan E. Jeffery et Michael K. Richardson, “Inverting the hourglass: quantitative evidence against the phylotypic stage in vertebrate development”, Proceedings of the Royal Society of London, B, 270:341-346 (2003) (soulignement ajouté.) Voir aussi Steven Poe et Marvalee H. Wake, “Quantitative Tests of General Models for the Evolution of Development”, The American Naturalist, 164 (3):415-422 (septembre 2004.)

L’article original en anglais a été publié sur Evolution News à l’adresse https://www.discovery.org/a/24041/#fn142 le 20 février 2015 et a été traduit en français et republié sur Bible & Science Diffusion avec autorisation.


A propos de Casey Luskin

Casey Luskin

Casey Luskin

Casey Luskin est scientifique et avocat, et titulaire de diplômes d’études supérieures en sciences et en droit. Il a obtenu une licence et une maîtrise en sciences de la terre à l’université de Californie à San Diego, où il a beaucoup étudié la géologie et l’évolution, tant au niveau du premier que du deuxième cycles. Sa thèse de maîtrise portait sur le paléomagnétisme de la plaine de la rivière Snake dans le Sud de l’Idaho.

Depuis 2005, il est avocat agréé en Californie, après avoir obtenu un diplôme de droit à la faculté de droit de l’université de San Diego, où ses études ont porté sur le droit du Premier amendement de la Constitution, le droit de l’éducation et le droit de l’environnement. Il a également mené des recherches géologiques à la Scripps Institution for Oceanography.

En 2001, il a cofondé le centre IDEA (Intelligent Design and Evolution Awareness), une organisation à but non lucratif qui aide les étudiants dans leurs recherches sur le dessein intelligent (ID) en créant des “clubs IDEA” sur les campus des universités et des lycées du monde entier.

De 2005 à 2015, il a travaillé pour le Centre pour la science et la culture du Discovery Institute, d’abord comme responsable de programme en politique publique et affaires juridiques (2005-2010), puis comme coordinateur de recherche (2011-2015.) Dans ces fonctions, il a aidé et défendu des scientifiques, des éducateurs et des étudiants qui cherchaient à étudier, effectuer des recherches et enseigner librement sur le débat scientifique concernant l’évolution et l’identité néodarwiniennes. Comme expliqué sur son site personnel, au 31 décembre 2015, il ne travaille plus comme membre du personnel du Discovery Institute car il a pour objectif de poursuivre ses études.

Certaines de ses publications sont parues dans des revues techniques de droit et de sciences et dans d’autres revues spécialisées, notamment le Journal of Church and State ; la Montana Law Review ; la Hamline Law Review ; la Liberty University Law Review ; la University of St. Thomas Journal of Law & Public Policy ; et Geochemistry, Geophysics, and Geosystems (G3.) Il a également coécrit ou contribué à de nombreux ouvrages.

Il s’intéresse tout particulièrement à la géologie, à l’enseignement des sciences, aux origines biologiques et à la protection de l’environnement.

Formation :

  • Doctorat en droit, Université de San Diego.
  • Maîtrise en sciences de la terre, Université de Californie, San Diego.
  • Licence en sciences de la terre, université de Californie, San Diego.

Affiliations professionnelles passées et/ou présentes :

  • Barreau de Californie.
  • Association américaine pour l’avancement de la science.
  • Association du barreau américain.
  • Union géophysique américaine.
  • Société scientifique chrétienne.
  • Société juridique chrétienne.
  • American Scientific Affiliation.