Peut-on « pirater » impunément « le logiciel de la vie » ?

3 septembre 2021 0 Par Bible & Science Diffusion

Lettre ouverte au clergé de France et au peuple de Dieu [1]

TRIBUNE DE LA NEF

Par Olivier NGUYEN

Il n’est jamais évident d’apercevoir les changements de paradigme sur notre perception du vivant tant notre conscience vit dans le monde de ce temps, influencée par différents schémas et transgressions déjà opérées. On s’est déjà en quelque sorte accommodé à accepter l’avortement et le divorce malgré leur gravité : peut-être ne voyons-nous plus aussi clairement qu’il y a dix ans les effets sociétaux du mariage civil homosexuel. Pourtant, c’est bien un changement de paradigme qui est en train d’être opéré sous nos yeux à travers le vaccin à ARNm car ce qui est en jeu dépasse la transgression de lois macroscopiques liées à la nature humaine, mais concerne des lois microscopiques qui sont au fondement de tout vivant. C’est bien un nouveau champ d’éthique qui apparaît à travers la réflexion sur les effets métaphysiques du vaccin à ARNm, celui de l’éthique de la cellule-elle-même, qu’on pourrait ainsi dénommer éthique cellulaire. Or la cellule est à l’intersection entre le spirituel et la matière, la cellule est ce qui apparaît à la fois comme animé et source des différentes fonctions du vivant. Toucher à la cellule dans son fonctionnement intime, c’est nécessairement induire une nouvelle perception du vivant. Or jamais avant l’apparition des vaccins à ARNm on n’avait transgressé autant les lois multimillénaires du fonctionnement de la cellule. En nous attardant sur l’aspect métaphysique des choses, nous espérons pouvoir ainsi alerter particulièrement nos frères prêtres et nos pères évêques sur la gravité de ce qui est en train de s’opérer amorçant le transhumanisme car atteignant à la nature même des lois de la cellule, fondement du vivant.

Nous voudrions ainsi dans cet article montrer tout d’abord comment on peut parler d’une véritable transgression des lois régissant le fonctionnement cellulaire à travers la mise en évidence de cinq d’entre elles. Puis dans une seconde partie montrer comment le vaccin à ARNm induit une transgression de l’alliance éternelle au sens biblique du terme.

Tout d’abord, c’est le mensonge d’introduire en elle un message étranger encapsulé dans des lipides alors qu’une cellule reçoit toujours un ARNm de l’intérieur d’elle-même. Dans le cas d’une invasion virale, le virus qui peut être à ARN se réplique en tant que virus à ARN si bien que la cellule voit tout de suite que c’est un élément étranger. Dans le cas présent, la frontière de la cellule elle-même qui permet de distinguer l’intérieur de l’extérieur est donc elle-même transgressée : si les nanolipides entourant l’ARNm étaient absents, jamais la cellule n’accepterait un corps étranger se présentant comme de l’ARN. Ceci est comparable à un ennemi qui entre à l’intérieur même du camp sans se faire remarquer, délivrant un message à l’insu de tous les défenseurs du campement et en se faisant passer pour l’un d’entre eux. Il n’est pas anodin qu’un véritable leurre soit imposé à la cellule, qu’une sorte de manipulation étrangère à son égard soit opérée, la trompant profondément. Tout se passe comme si la cellule avait l’impression que le message transmis par l’extérieur venait d’elle-même. Le terme de mensonge n’est donc pas trop fort puisque l’entrée dans la cellule se fait sous couvert d’une apparence et d’un artifice extérieur cachant les intentions secrètes de « piratage du logiciel de la vie » selon les propres termes d’un grand responsable de l’entreprise Moderna [2].

Deuxièmement, la cellule se trouve en quelque sorte investie, pour ne pas dire prise d’assaut, par un ARNm artificiel qui n’est pas véritablement un ARNm puisque comme l’indiquent les fabricants, il s’agit d’un ARNm modifié. D’ailleurs, le sigle de l’entreprise Moderna signifie « modification of RNA ». Comment rester indifférent au fait que pour la première fois dans l’histoire de la vie on introduit dans le corps humain des pseudo ARNm qui en ont l’apparence, mais qui en diffèrent sur les éléments constitutifs ? Une base ressemblant à une base azotée appelée la pseudo-uridine remplace ainsi l’uridine comme si de rien n’était, ayant la même forme tridimensionnelle que cette dernière, mais qui n’est jamais présente dans les ARNm même si elle peut parfois apparaître dans les ARN de transfert. L’ADN s’écrit en effet sous forme de 4 bases azotées représentées par 4 lettres, A-T-C-G, chacune étant la première lettre de composés biochimiques s’appareillant entre eux (l’Adénine avec la Thymine, la Cytosine avec la Guanine). Dans l’ARN, l’uridine remplace la thymine et dans le cas présent cette première par la pseudouridine (lorsque l’uridine est en troisième place du codon) représentée par un Ψ. Une étude [3] de Kariko d’il y a 13 ans environ avait remarqué le fait que cette base modifiée permettait de diminuer à la fois les effets inflammatoires des ARNm artificiels tout en les rigidifiant pour leur permettre de mieux tenir sur eux-mêmes. Non seulement le ribosome, qui est une tête de lecture, est trompé mais ce qui est agencé est complètement artificiel. Une étude tente de montrer ainsi l’effet qu’une telle traduction peut provoquer sur la cellule concluant :

« Our results demonstrate that the insertion of a single Ψ [particle] perturbs ribosome function and promotes the low level synthesis of multiple peptide products from a single mRNA sequence » [4].

Et en tête de présentation de ce même document :

« Our work supports the idea that mRNA modifications can modulate mRNA translatability (traduction) and provides evidence that pseudouridine can alter tRNA selection by the ribosome ».

L’étude montre ainsi qu’on ne sait pas vraiment les conséquences d’une telle substitution même s’il apparaît que le résultat en termes de forme de protéine est sensiblement le même. Non seulement certains résidus peuvent apparaître, mais le ribosome semble lui-même perturbé dans sa capacité à appeler les acides aminés correspondants. Par ailleurs, tant Pfizer que Moderna ont eux-mêmes changé l’appariement de certaines paires de bases [5] pour renforcer la structure de l’ARNm en prenant soin que les ARNt appellent toujours les bons acides aminés correspondant par le fait qu’un même acide aminé peut être codé de différentes manières. Ainsi, l’ARNm produit ne correspond pas à la transcription naturelle de l’ADN codant pour le spike. Il s’agit bien d’un ARNm artificiel sans compter les instructions de tête et de queue qu’on a rajoutées pour que le ribosome ait l’impression qu’il a affaire à un véritable ARNm. Disons-le clairement, on n’a pas affaire à un vaccin à ARNm comme on nous le présente ordinairement, mais bien à une injection d’ARNm modifié. Introduire dans la cellule de l’ARNm est déjà très problématique, mais encore plus quand il s’agit d’un ARNm modifié. N’est-ce pas doublement préoccupant ?

« Disons-le clairement, on n’a pas affaire à un vaccin à ARNm comme on nous le présente classiquement, mais bien à une injection à ARNm modifié. Introduire dans la cellule de l’ARNm est déjà très problématique mais encore plus quand il s’agit d’un ARNm modifié. »

Pour aller plus loin, en introduisant un pseudo ARNm, on atteint au code génétique lui-même. Rappelons que le code génétique n’est pas la suite des bases azotées de l’ADN à laquelle on pense naturellement (la fameuse double hélice), mais le tableau faisant correspondre les séquences de trois bases de l’ARN en acides aminés correspondant. Il y a vingt acides aminés codés par une série de 64 types de série de trois codons. Or ce code génétique est le même pour tous les êtres vivants à très peu d’exceptions près. En changeant l’uridine en pseudouridine, on crée environ une série de plus d’une dizaine de trois codons supplémentaires codant pour les mêmes acides aminés. Changer ce code dans le cas d’un tel vaccin, c’est se couper « métaphysiquement » de l’ensemble de la création en acceptant même temporairement de ne pas fonctionner comme l’ensemble des êtres vivants. On nous dira que la pseudouridine et l’uridine sont sensiblement la même chose. Or la biochimie montre dans tant et tant de cas combien des permutations peuvent altérer l’équilibre d’une molécule même si en terme 3D, leurs effets reconstituent bien la protéine de base recherchée. On ne peut accepter de jouer à un tel niveau du vivant dans ce qui constitue la matrice même du vivant pour toutes les espèces, à savoir le code génétique lui-même.
La transgression concerne également le fait d’introduire de l’extérieur un ARN en quelque sorte sans paternité d’ADN le codant et le régulant dans sa densité, sa présence dans un temps donné… Il est vrai que le débat reste ouvert sur la capacité de l’ARNm à être transcrit de manière inverse dans l’ADN, ce qui pose des questions de fait car qu’est ce qui pourrait correspondre à de la pseudouridine ? Mais en fait, en rigidifiant le pseudo ARNm, tout se passe comme s’il était une sorte d’ADN cherchant à être traduit. Il se comporte comme un message en soi durci par l’intensité de concentration de pseudouridine et pouvant rester « assez longtemps » dans le corps. Or, comme le dit une fiche des évêques de France éditée dans le cadre de la sortie de la loi de bioéthique, « la plasticité du vivant renvoie à une tension dynamique entre robustesse et vulnérabilité » [6]. En insérant un élément « robuste » de cet ordre dans la cellule, ne le fait-on pas au détriment de son adaptabilité, de sa plasticité ? Sur cette question, nous n’avons aucun recul. Des études montrent combien plusieurs mois après des personnes continuent à produire des protéines spike. Là encore la cellule est leurrée : c’est oublier que le lien ARN-ADN n’est pas anodin et qu’il engendre des phénomènes épigénétiques extrêmement fins et dont il faut redouter l’altération en raison de la présence de ces pseudo ARNm modifiés.

Enfin, c’est le système immunitaire qui est leurré par l’introduction à l’intérieur de la cellule d’une protéine qui lui apparaît nécessairement bonne au début car venant d’elle-même. C’est pourquoi il faut un certain temps pour la cellule pour commencer à combattre les spikes alors même que par cette manière d’être leurrée, elle a pu en produire autant. La grande différence entre un vaccin classique et une injection génique à ARNm est que le premier induit une réaction naturelle immédiate du système immunitaire, alors que dans la seconde, le système immunitaire lui-même est contraint à un certain type de fonctionnement le faisant agir de manière différée, sans doute disproportionnée ou tout au moins de façon totalement imprévisible à ce jour dès lors qu’il comprend qu’il est attaqué. Certaines études sembleraient même suggérer que les anticorps répondant au spike en viendraient à altérer voire à détruire toute l’immunité naturelle car ils deviennent dominants ne permettant plus aux autres anticorps d’exercer leur fonction. Nous savons déjà que les vaccins à virus atténués diminuent l’immunité naturelle.

C’est dans un regard métaphysique qu’il nous faut nous placer pour comprendre que la cellule comme fondement du vivant est profondément bousculée sans compter les effets secondaires qui pourraient être dus à la protéine spike elle-même [7]. Cette analyse implique donc de poser un nouveau champ d’éthique appelé éthique cellulaire dans lequel quelques principes de base apparaissent :
– Tout d’abord, il convient de laisser les cellules différenciées exercer les fonctions qui leur sont propres : quand elles produisent des protéines, elles en produisent en lien avec leurs fonctions propres. Elles n’en produisent pas pour autre chose que le vivant dans son ensemble réclame. Par conséquent, détourner la cellule de sa finalité en lui ordonnant de produire quelque chose qui n’est pas en rapport direct avec sa finalité fonctionnelle, bouleverse l’ordre métaphysique de la cellule.
– Deuxièmement, il faut veiller à cet autre principe de ne jamais bouleverser ce qui la constitue en propre, à savoir le fait que sa capacité d’extériorité vient de son intériorité. On ne peut forcer le fonctionnement interne d’une cellule sans conséquence, un peu comme on ne peut tirer sur des pieds de carotte pour les faire pousser par force. On n’a pas le droit d’introduire de l’« intériorité la plus intime » à partir de l’extériorité de la cellule sans dommage sur celle-ci. Introduire de l’extérieur un message qui viendrait informer intérieurement la cellule devrait constituer une limite non franchissable. Nous savons que les OGM ont eu de graves conséquences sur le vivant : comment d’un côté accepter cela et ne pas tenir compte des effets possibles d’un passage en force d’un message sur le vivant de nature génétique ?
– Enfin, ne pas bousculer les équilibres si fragiles du système immunitaire qu’on peut comparer à un cristal : ne pas atteindre ses dynamismes propres, mais savoir composer avec eux.

On me dira : qu’est ce qui fonde une éthique [8] cellulaire ? C’est que toutes les cellules vivantes fonctionnent sur le même schéma grosso modo et que si ce schéma si précis existe et est universel c’est qu’il est le fruit d’équilibres et source d’équilibres qu’on ne connaît que très peu. Vouloir le bien de la cellule, c’est lui permettre de réaliser naturellement sa fonction. Cette fondation d’une éthique de la cellule se justifie dans le fait que les corps des êtres vivants sont profondément un, particulièrement celui de l’homme. En transgressant la cellule, on transgresse l’unité de base du vivant, ce qui ne peut pas ne pas avoir des effets sur la manière dont nous acceptons la notion de limite dans l’éthique elle-même. On ne joue pas avec ces équilibres de la cellule comme si on jouait avec de simples dés dans la main. Ils sont le fruit d’une sagesse et d’agencements qui nous dépassent. Ce que nous pouvons faire dans l’infiniment petit à l’échelle atomique et qui semble être acceptable serait comparable à une capacité éventuelle à déplacer telle ou telle planète du système solaire, voire la lune qui nous gêne avec les marées, pour voir ce que cela donne. Le principe de prudence nous pousse ainsi à mettre une limite à ces tests. Dans cette perspective métaphysique, nous avons donc mis en évidence cinq transgressions du fonctionnement de la cellule qui ne peuvent être acceptées ni sur le plan métaphysique ni sur le plan moral et qui nécessitent une prise de conscience pour pouvoir mettre une limite à ces recherches qui pourraient bien s’apparenter à ce qui est décrit dans le livre Frankenstein.

« On ne joue pas avec ces équilibres de la cellule comme si on jouait avec de simples dés dans la main. Ils sont le fruit d’une sagesse et d’agencements qui nous dépassent. »

Parole de Dieu et transgression sur le vivant

Si la Parole de Dieu met en évidence les conséquences graves des péchés contre la vie, elle semble souligner la gravité encore plus grande des péchés contre ce qui fonde la vie elle-même. N’oublions pas que la première bénédiction de Dieu dans la Bible est associée à la capacité de procréer [9] qui est en elle-même image de la fécondité divine qu’Il donne en partage aux vivants. Atteindre aux lois mêmes du vivant qui sont tout entières tournées vers la transmission de la vie, c’est atteindre ce désir de bénédiction que Dieu a voulu communiquer dans le don même de la possibilité de transmettre la vie. C’est défigurer le symbole de sa bénédiction.
La Bible a une expression toute spéciale pour caractériser la manière dont Dieu a voulu faire alliance avec les créatures : elle parle d’alliance éternelle. C’est ainsi que cette expression apparaît la première fois dans la Bible lorsque Noé sort de l’arche pour qualifier le fait que Dieu s’engage à tenir la création dans une stabilité pour favoriser la vie de l’homme :

« Quand l’arc sera dans la nuée, je le verrai et me souviendrai de l’alliance éternelle qu’il y a entre Dieu et tous les vivants » [10],

dit le Seigneur. Cette idée de stabilité conférée par l’alliance éternelle est confirmée par les dernières paroles de David dans son testament :

« Oui, ma maison est stable auprès de Dieu, il a fait avec moi une alliance éternelle » [11].

Dans le livre de l’Ecclésiastique, lorsque l’auteur conclut sa petite note au chapitre 17 sur la place de l’homme dans la création, il termine ainsi :

« Il leur accorda encore la connaissance, il les gratifia de la loi de la vie, il a conclu avec eux une alliance éternelle » [12],

ce qui signifie l’engagement de Dieu pour les lois de la vie de l’homme. Si à la fin du récit du déluge, l’alliance avec la création est qualifiée d’éternelle, c’est que Dieu s’est engagé à en maintenir les lois de stabilité. Il y a alliance éternelle quand l’éternité de Dieu s’engage à stabiliser les lois qui fondent le vivant. Toute loi de stabilité du vivant est expression de l’éternité de Dieu car ce qui est fondé pour durer est proprement divin. Aussi l’Ecclésiastique peut-il encore affirmer au sujet de Noé :

« Des alliances éternelles furent établies avec lui, afin qu’aucune chair ne fût plus anéantie par le déluge » [13]

au sens où chaque espèce vivante est constitutivement objet d’une alliance éternelle afin de favoriser la vie de l’homme. Ce lien entre éternité de Dieu et engagement divin dans la création éclate dans un verset qui a beaucoup fait parler de lui [14] pour défendre la création ex nihilo :

« Celui qui vit éternellement a tout crée ensemble » [15].

L’unité au sein de chaque espèce comme l’unité sans confusion entre les espèces est caractéristique de l’alliance éternelle.

Par ailleurs, l’expression alliance éternelle apparaît plusieurs fois dans la Bible pour qualifier l’engagement fidèle de Dieu à l’égard de son peuple. De même que Dieu est fidèle dans sa création selon un esprit éternel, de même le peuple peut-il compter sur Dieu dans une fidélité qui lui est comparable. La notion d’alliance éternelle qualifie donc d’abord dans la Bible l’alliance avec la création : celle-ci est don de stabilité pour chaque espèce, don d’unité pour chacune d’entre elle et avec les autres afin de refléter spatialement une dimension d’éternité temporelle, don d’une promesse en vue de manifester une alliance aussi fidèle avec les hommes. Il est ainsi poignant de voir dans le livre de l’Apocalypse, au moment même où la terre semble vaciller, qu’un ange intervient pour réconforter les hommes « ayant une bonne nouvelle éternelle (evangelion aionon) à annoncer. Il criait d’une voix puissante :

« Craignez Dieu et glorifiez-le, car voici l’heure de son jugement, adorez donc Celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les sources » [16].

Au temps du déluge, l’ébranlement des éléments rappelle à l’homme qu’il a cherché à s’approprier l’alliance éternelle avec la création, qu’il l’a transgressée en voulant mettre la main sur elle. Par cet ébranlement, Dieu veut lui rappeler qu’Il est la source de leur stabilité et non l’homme lui-même. De même, au cœur de l’ébranlement du cosmos dont nous parle l’Apocalypse pour la fin des temps, il est rappelé par l’Ange que Dieu a fondé une alliance éternelle avec la création, parole qui est un signe que les hommes l’ont oubliée et qu’ils ont voulu à la fin des temps eux-mêmes s’en faire l’auteur. Ce qui apparaît nouveau dans l’histoire des hommes est cette capacité qu’ils ont de pouvoir transgresser cette alliance éternelle en allant jusqu’aux racines de la fondation des lois éternelles. Par exemple, si l’ARNm repose sur 4 bases azotées bien précises, c’est qu’il y a des raisons de fondation qui nous dépassent, mais qu’il faut accueillir et tout faire pour protéger. Poser une cinquième base (la pseudo-uridine qui d’ailleurs n’est pas azotée), c’est tenter le Seigneur en cherchant à remettre en cause ces lois éternelles. C’est bien la notion d’éternité de ces lois au sens où elles expriment une Éternité à l’œuvre qui est proprement atteinte par ces transgressions.

« C’est bien la notion d’éternité de ces lois au sens où elles expriment une Éternité à l’œuvre qui est proprement atteinte par ces transgressions. »

Cela me fait penser à la transgression opérée par Adam et Ève sur l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ou encore appelé arbre de la connaissance. L’ADN ne peut-il pas être vu allégoriquement comme un arbre de la connaissance qu’on ne peut impunément violer ? Car il ne faut pas se tromper, après les recherches sur l’ARN, rien n’arrêtera les recherches sur l’ADN si celles-ci peuvent permettre de rallonger la vie. Dieu a mis une limite à Adam et Ève : il ne fallait pas toucher à cet arbre de la connaissance. Il semble que le scénario se répète : Dieu a mis la limite de ne pas toucher aux structures intimes du vivant en empêchant l’homme de déterminer ce qui apparaît bien ou mal dans le fonctionnement du vivant. Il y a un mystère caché dans l’ADN et dans le fonctionnement de son expression : si une partie est compréhensible, Dieu ne veut pas qu’on touche à ce qui en constitue le fondement. Il était tentant pour Adam et Ève d’en connaître davantage sur cet arbre de la connaissance du bien et du mal, mais le salaire de cette connaissance acquise fut la mort comme fruit de la désobéissance à Dieu. Alors qu’il y a des frontières éthiques qui ont été dépassées sans entraîner encore d’intervention divine, il semble que le dépassement de frontières métaphysiques ne puisse pas rester sans conséquences car elles sont le gage de la possibilité même de l’éthique. Si les conditions de la liberté humaine ne sont pas remplies, comment l’homme pourrait-il rester un homme ?
Dieu peut-Il rester insensible à cela ? Le prophète Isaïe dit :

« La terre est profanée sous les pieds de ses habitants, car ils ont transgressé les lois, violé le décret, rompu l’alliance éternelle. C’est pourquoi la malédiction a dévoré la terre, et ses habitants en subissent la peine » [17].

Une chose est de favoriser l’avortement, autre est de modifier par des chimères ou autre injection génique la nature même des fonctionnements du vivant garantissant des fondations éternelles. Deux choses abominables à des degrés différents : dans un cas, par l’avortement, on transgresse la loi de la vie qui reste cependant intangible, dans l’autre, on touche à la loi de la vie elle-même. On n’a jamais vu une telle transgression de l’ordre métaphysique qui brouille les repères du respect inconditionnel dû au vivant. Le bien et l’être étant convertibles, toucher aux racines de l’être, c’est commettre une action désordonnée et brouiller même notre capacité à comprendre l’existence d’un ordre moral, entendu que le bien est le plein accomplissement de l’être et que l’élément le plus fondamental du vivant – la cellule – se trouve entravé dans son plein exercice naturel. Attention, nous ne voulons pas dire par là que les personnes qui se sont fait vacciner transgressent l’ordre métaphysique ou l’ordre moral, c’est seule l’intrusion qui est faite au niveau de leur cellule qui transgresse ces ordres. Ainsi, comme l’affirme Isaïe, ces transgressions sur la vie elle-même ne peuvent pas rester sans conséquence du point de vue du jugement divin.
Quelle est la raison profonde de cette transgression ? C’est qu’on a fabriqué des « possibles » [18] recélant de nouveaux potentiels à partir de matériels inertes. Si l’on respecte la mise en garde des évêques de France concernant la réduction du vivant à des fonctionnalités augmentées [19], demandons-nous ce qu’il en est de la fabrication de « possibles » artificiels à partir de matériel inerte ? S’il y a une place pour la recherche en biotechnologie, elle consiste à dévoiler les potentiels naturels, leurs agencements et à les actualiser ou à les réactualiser en cas de déficience. Comme le rappelle le cardinal Cottier, « une saine technologie a pour domaine l’actualisation des potentiels » [20]. Comment accepter qu’au cœur de nos cellules soient introduits des « possibles » artificiels et exogènes, c’est-à-dire des fonctionnalités augmentées s’apparentant à la systémique de la cellule alors qu’ils n’ont pas été pensés avec le tout dans l’unité du projet des origines et qu’ils ne sont pas des potentiels naturels de la cellule ? Ce qui détermine un potentiel, c’est son positionnement dans sa capacité d’actualité, mais aussi son positionnement par rapport à tous les autres potentiels pour lesquels il peut être occasion d’actualité. L’erreur de jugement sur les vaccins à pseudo ARNm, c’est qu’on les prend pour de la pure actualité à la façon cartésienne alors qu’ils sont aussi des possibles recélant des potentiels artificiels dont les effets ne sont pas connaissables en termes d’interaction avec les autres potentiels naturels de la cellule. Nous voulons préciser que l’intégration exogène de certains virus a été effective dans l’histoire naturelle de tout organisme, mais le corps lui-même savait les intégrer car ils étaient repérables en tant que tel comme virus et un potentiel de mémorisation était actualisé sans doute en vue de l’immunité naturelle. Dans le cas présent, on introduit ex abrupto et incognitoun potentiel artificiel fabriqué dont les effets ne sont pas connus. En fabriquant ces ARNm, on s’approche du vieux rêve d’essayer de créer du vivant à partir de l’inerte en prenant le risque de mettre le grain de sable dans les rouages du vivant qui pourrait tout enrayer. C’est la première fois que la biotechnonologie permet d’introduire un ARNm seul venant de l’extérieur alors que tout ARNm est régulé par du vivant. Nous sommes à un point crucial de l’avenir du vivant : accepterons-nous qu’il repose sur des lois divines inviolables ou accepterons-nous des concessions pour essayer de casser ces lois pour un peu plus de potentiel de vie sur terre dont on ne sait rien sur le caractère mortifère à long terme ?

« C’est la première fois que la biotechnonologie permet d’introduire un ARNm seul venant de l’extérieur alors que tout ARNm est régulé par du vivant. »

Conclusion

Entre le transhumanisme et la transfiguration, il faut choisir son camp. Entre la transgression des lois éternelles et l’accueil de l’alliance éternelle, il faut encore choisir son camp. Nous avons à être des gardiens de la nature et en aucun cas des apprentis sorciers. Il se pourrait très bien que toutes ces transgressions soient le début d’une grande régression pour l’avenir de l’humanité. Si la stratégie des vaccins était la bonne pour éradiquer les coronavirus, nous attendrions avec impatience qu’un vaccin digne de ce nom, respectant tous les potentiels de la cellule, soit rapidement mis sur le marché. Mais rien n’est moins sûr que ce soit la meilleure stratégie d’autant que des traitements actuels prouvent aussi leur efficacité et que les variants de ce coronavirus risquent de muter perpétuellement. « Il faudra bien vivre avec » [21], comme le dit le président de Moderna, car les faits nous montrent, par exemple en Israel, que l’immunité collective artificielle face au coronavirus est bien une quête illusoire sauf à développer une immunité collective naturelle.

Dans le sillage de la lettre de Mgr Aillet qui nous a donné beaucoup de joie, nous sommes prêts à monter une équipe de réflexion avec ceux d’entre vous qui seraient désireux de continuer l’étude de ces questions pour mieux saisir prophétiquement le temps que nous vivons et que l’Église puisse ainsi participer en acteur éclairé à un juste développement des biotechnologies.
Nous invitons les responsables d’églises à réfléchir sur la manière dont les familles peuvent rester libres de leurs choix pour leurs enfants, à la manière dont ils peuvent encourager l’opposition au passe sanitaire qui cache une vaccination obligatoire déguisée, car comme le dit Martin Steffens,

« le passe sanitaire est une défaite de la morale. En effet, c’est une défaite de la morale que de menacer des citoyens responsables à coup d’amendes ubuesques » [22].

Par ailleurs, ils sont aussi invités à se manifester pour ne pas contribuer par leur silence à acter cette gestion de crise effectuée dans la précipitation et le manque de légitime prudence, vu que, faut-il le rappeler, ces vaccins sont toujours en phase expérimentale, ne bénéficiant à ce jour que d’une autorisation conditionnelle de mise sur le marché.

La France est en train de se lever pour résister avec des personnes lumineuses aimantes et bienveillantes, des familles avec beaucoup d’enfants, des intellectuels engagés, des aides-soignants, des auxiliaires de vie, des médecins et des personnels de toutes professions en grande souffrance comme nous avons pu le constater en participant nous-mêmes aux dernières manifestations. Sans compter la souffrance de ceux qui n’osent pas manifester, mais qui se voient contraints de se faire vacciner malgré eux ou acculés à suspendre leur travail ou à démissionner. Nous avons eu l’occasion d’écouter la souffrance de beaucoup de personnes de bon sens qui se sentent abandonnées, de pouvoir leur donner le sacrement de réconciliation alors qu’elles se sentent à ce jour rejetées par l’Église. Nous remercions les évêques de France pour la belle prière écrite en la fête de l’Assomption 2021 qui nous invitent à prier pour « ceux qui se sentent méprisés » et qui fait appel à la liberté. La fraternité nationale est vraiment l’antidote contre tout esprit de division et nous souhaitons qu’elle soit effective dès les jours prochains. Ce serait complètement dommage que les catholiques ou du moins ceux qui ont une conscience vive de l’importance de ces enjeux renoncent à ce combat en faveur de la vérité et de la justice et ne se tiennent pas un minimum à l’écoute d’une grande partie de la population qui souffre.

Nous comprenons tout à fait que le pape puisse inviter à la vaccination lorsqu’elle concerne des vaccins à caractère traditionnel et qu’il recommande que tous puissent y avoir accès au nom de la justice sociale. Se vacciner avec des vaccins qui ont fait leur preuve peut être perçu comme « un acte d’amour » comme le dit le Pape François. Avec un vaccin à ARNm, qui est une injection génique et qui n’a donc pas la portée morale et métaphysique d’un vaccin traditionnel, aucune certitude ne peut être avancée quant à la positivité de cet acte.

Que personne ne se sente jugée par cet écrit s’il était vacciné car une chose est la transgression métaphysique et la disposition à une nouvelle perception de l’être qu’elle ouvre, une chose encore est la transgression morale imputable au genre humain dans son ensemble comme une sorte de péché collectif, autre chose est le choix personnel et délibéré du mal qui ne peut provenir que d’un consentement dans le mal à partir du refus d’une lumière sur le caractère sacré de la cellule pleinement mise en évidence.

Que le sang qui coule de l’arbre de vie qui est le Christ nous sauve de toutes les transgressions contre l’arbre de la connaissance du bien et du mal ! Que les cœurs de Jésus et de Marie (*) si obéissants au Père et qui ont accepté d’obéir aux lois les plus intimes de la vie soient notre refuge !


A propos de l’auteur

Olivier Nguyen est un prêtre catholique, directeur de l’Institut Alliance Plantatio. Il est lauréat du Prix de théologie du Conseil d’Églises chrétiennes en France (CECEF) qui a décerné son Prix à Olivier Nguyen pour son mémoire de master intitulé « Intégration du concept théologique de missio Dei dans l’implantation d’Églises évangéliques au XXIe siècle – Quelques passerelles avec la missiologie catholique ».

Ce Prix, attribué pour la troisième fois et décerné tous les deux ans, a été créé pour encourager la rédaction de travaux universitaires en théologie ou en sciences humaines, rédigés en langue française, portant sur les questions œcuméniques ou favorisant le rapprochement entre chrétiens.

Olivier Nguyen décrit lui-même son cheminement intellectuel et spirituel et les motivations qui président à sa soif de connaissance – il ne s’agit pas d’une connaissance stérile refermée sur elle-même et visant à satisfaire l’ego, mais d’une connaissance qui invite à reconnaître, connaître et aimer le Dieu qui a créé le monde avec une sagesse extraordinaire :

« Quand j’avais l’âge d’être étudiant, je voulais être à la fois médecin, ingénieur, professeur, journaliste, bref
… faire tous les métiers à la fois, car j’avais soif de connaître ce monde qui s’offrait à moi, soif d’appréhender les grands champs de la connaissance, mais aussi soif de Dieu… J’ai finalement fait des études en prépa scientifique et une école d’ingénieur : il m’a fallu plusieurs années pour rattraper ce que je n’avais pas reçu.
L’apprentissage de savoirs-faire techniques ne libère pas profondément le cœur et notre humanité dans ses désirs les plus profonds, c’est l’amour de la vérité et son contact avec elle qui le permet… La philosophie, les sciences du langage, les sciences, l’histoire, la littérature peuvent être vues dans la perspective spirituelle d’un Dieu qui a tout fondé avec sagesse, selon des pensées divines. Face à un enseignement supérieur qui souvent juxtapose les savoirs et face à l’oubli du Dieu créateur, notre institut cherche ainsi à donner une vision intégrale de la connaissance se fondant sur la manière dont Dieu a constitué le monde. La connaissance ainsi perçue sera d’autant plus naissance de Dieu dans vos âmes ! »

Il est également l’auteur de l’ouvrage fondamental, Stabilité des espèces. Enquête interdisciplinaire, Éditions du Jubilé, 2014, qui constitue « une note de fraîcheur soutenue par un immense travail transversal où l’auteur convie linguistique, paléontologie, biologie, philosophie, théologie, et même perspective mystique dans la grande tradition médiévale de l’ordre des disciplines, Olivier Nguyen interpelle la théorie de l’évolution sur la stabilité des espèces. Le coeur du raisonnement se situe au niveau biologique, et la quantité d’informations que l’on trouve au fil des pages est impressionnante, tant au niveau de la macro-évolution qu’à celui de la micro-évolution, et ce, à la lumière des récentes découvertes des « taxons Lazare », et de celles de la génétique. Le mystère de la vie est connexe à celui de la Création ou de l’origine du monde. A cet égard, la théorie du Big Bang pose autant de questions qu’elle n’en résout. La « paléopoésie » qui enveloppe l’avènement de l’espèce humaine illustre cette volonté d’imposer le matérialisme stérilisant et même angoissant que voudraient imposer des idéologies glacées sur l’apparition de l’homme… Un ouvrage fondamental » (Roselyne Legall, docteur en philosophie, spécialisée en bioéthique, auteur en 2017 de la thèse suivante : Le matérialisme scientifique et/ou métaphysique de Jacques Monod.
Dans cette thèse, après une présentation des découvertes scientifiques de Monod en matière de biologie moléculaire, en particulier les gènes régulateurs dans l’opéron et l’allostérie, puis l’exposé de l’interprétation philosophique de Monod sur ces apports scientifiques, par la mise en avant des principes du hasard et de la nécessité, elle tente de tirer au clair ce qui, chez Monod, relève du matérialisme scientifique proprement dit, car relevant d’un principe méthodologique de stricte objectivité, et ce qui relève de choix métaphysique. Cette distinction fondamentale faite, elle montre que le matérialisme scientifique n’est pas exclusif de toute métaphysique et qu’il peut contribuer, au contraire, à manifester la pertinence d’un certain niveau d’analyse qui, loin d’exclure d’autres niveaux d’analyse, les permet.)

Notes techniques

L’acide ribonucléique ou ARN (ou ARN messager)

Pour comprendre ce qu’est un ARNm, l’acide ribonucléique ou ARN (ou ARN messager), il faut se plonger à l’intérieur d’une cellule humaine. En effet, les ARNm jouent un rôle central dans la production de protéines dans l’organisme. Les plans de construction des protéines corporelles sont stockés dans le génome – à savoir dans l’ADN du noyau cellulaire. C’est là qu’ils sont transcrits en ARNm. Lorsque l’ARNm porteur du plan de construction d’une protéine a été assemblé, il quitte le noyau de la cellule. À l’extérieur du noyau cellulaire, les ribosomes déchiffrent ce plan de construction et produisent la protéine correspondante.
Plus de cent mille tels ARNm sont présents simultanément dans une cellule humaine. Les ribosomes sont capables de lire les informations pendant une période limitée seulement, car normalement les ARNm sont décomposés après un délai de quelques minutes à quelques heures. Un ARNm, et donc le plan de construction de n’importe quelle protéine souhaitée, peut également être synthétisé artificiellement en laboratoire. C’est précisément ce procédé qu’utilisent les fabricants de vaccins lorsqu’ils mettent au point des vaccins à ARNm.
L’acide ribonucléique ou ARN (en anglais, RNA, pour ribonucleic acid) est un acide nucléique présent chez pratiquement tous les êtres vivants, et aussi chez certains virus. L’ARN est très proche chimiquement de l’ADN et il est d’ailleurs en général synthétisé dans les cellules à partir d’une matrice d’ADN dont il est une copie. Les cellules utilisent en particulier l’ARN comme un support intermédiaire des gènes pour synthétiser les protéines dont elles ont besoin. L’ARN peut remplir de nombreuses autres fonctions et en particulier intervenir dans des réactions chimiques du métabolisme cellulaire.
Chimiquement, l’ARN est un polymère linéaire constitué d’un enchaînement de nucléotides. Chaque nucléotide contient un groupe phosphate, un sucre (le ribose) et une base azotée (ou base nucléique). Les nucléotides sont liés les uns aux autres par des liaisons phosphodiester. On trouve quatre bases nucléiques dans l’ARN : l’adénine, la guanine, la cytosine et l’uracile.
L’ARN a de nombreuses similitudes avec l’ADN, avec cependant quelques différences importantes : d’un point de vue structurel, l’ARN contient des résidus de ribose là où l’ADN contient du désoxyribose, ce qui rend l’ARN chimiquement moins stable ; de plus la thymine de l’ADN y est remplacée par l’uracile, qui possède les mêmes propriétés d’appariement de base avec l’adénine. Sur le plan fonctionnel, l’ARN se trouve le plus souvent dans les cellules sous forme monocaténaire, c’est-à-dire de simple brin, tandis que l’ADN est présent sous forme de deux brins complémentaires formant une double-hélice. Enfin, les molécules d’ARN présentes dans les cellules sont plus courtes que l’ADN du génome, leur taille variant de quelques dizaines à quelques milliers de nucléotides, contre quelques millions à quelques milliards de nucléotides pour l’acide désoxyribonucléique (ADN).
Dans la cellule, l’ARN est produit par transcription à partir de l’ADN (qui est situé dans le noyau chez les Eucaryotes). L’ARN est donc une copie d’une région de l’un des brins de l’ADN. Les enzymes qui effectuent la copie ADN → ARN s’appellent des ARN polymérases. Les ARN ainsi produits peuvent avoir trois grands types de fonctions : ils peuvent être supports de l’information génétique d’un ou plusieurs gènes codant des protéines (on parle alors d’ARN messagers), ils peuvent adopter une structure secondaire et tertiaire stable et accomplir des fonctions catalytiques (par exemple l’ARN ribosomique), ils peuvent enfin servir de guide ou de matrice pour des fonctions catalytiques accomplies par des facteurs protéiques (ce qui est par exemple le cas des microARN).

L’acide désoxyribonucléique, ou ADN

L’acide désoxyribonucléique, ou ADN, est une macromolécule biologique présente dans presque toutes les cellules ainsi que chez de nombreux virus. L’ADN contient toute l’information génétique, appelée génome, permettant le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants. C’est un acide nucléique, au même titre que l’acide ribonucléique (ARN). Les acides nucléiques sont, avec les peptides et les glucides, l’une des trois grandes familles de biopolymères essentiels à toutes les formes de vie connues.
Les molécules d’ADN des cellules vivantes sont formées de deux brins antiparallèles enroulés l’un autour de l’autre pour former une double hélice. On dit que l’ADN est bicaténaire, ou double brin. Chacun de ces brins est un polymère appelé polynucléotide. Chaque monomère qui le constitue est un nucléotide, lequel est formé d’une base nucléique, ou base azotée — adénine (A), cytosine (C), guanine (G) ou thymine (T) — liée à un ose — ici, le désoxyribose — lui-même lié à un groupe phosphate. Les nucléotides polymérisés sont unis les uns aux autres par des liaisons covalentes entre le désoxyribose d’un nucléotide et le groupe phosphate du nucléotide suivant, formant ainsi une chaîne où alternent oses et phosphates, avec des bases nucléiques liées chacune à un ose. L’ordre dans lequel se succèdent les nucléotides le long d’un brin d’ADN constitue la séquence de ce brin. C’est cette séquence qui porte l’information génétique. Celle-ci est structurée en gènes, qui sont exprimés à travers la transcription en ARN. Ces ARN peuvent être non codants — ARN de transfert et ARN ribosomique notamment — ou bien codants : il s’agit dans ce cas d’ARN messagers, qui sont traduits en protéines par des ribosomes. La succession des bases nucléiques sur l’ADN détermine la succession des acides aminés qui constituent les protéines issues de ces gènes. La correspondance entre bases nucléiques et acides aminés est le code génétique. L’ensemble des gènes d’un organisme constitue son génome.
Les bases nucléiques d’un brin d’ADN peuvent interagir avec les bases nucléiques d’un autre brin d’ADN à travers des liaisons hydrogène, qui déterminent des règles d’appariement entre paires de bases : l’adénine et la thymine s’apparient au moyen de deux liaisons hydrogène, tandis que la guanine et la cytosine s’apparient au moyen de trois liaisons hydrogène. Normalement, l’adénine et la cytosine ne s’apparient pas, tout comme la guanine et la thymine. Lorsque les séquences des deux brins sont complémentaires, ces brins peuvent s’apparier en formant une structure bicaténaire hélicoïdale caractéristique qu’on appelle double hélice d’ADN. Cette double hélice est bien adaptée au stockage de l’information génétique : la chaîne oses-phosphates est résistante aux réactions de clivage ; de plus, l’information est dupliquée sur les deux brins de la double hélice, ce qui permet de réparer un brin endommagé à partir de l’autre brin resté intact ; enfin, cette information peut être copiée à travers un mécanisme appelé réplication de l’ADN au cours duquel une double hélice d’ADN est recopiée fidèlement en une autre double hélice portant la même information. C’est en particulier ce qu’il se passe lors de la division cellulaire : chaque molécule d’ADN de la cellule mère est répliquée en deux molécules d’ADN, chacune des deux cellules filles recevant ainsi un jeu complet de molécules d’ADN, chaque jeu étant identique à l’autre.
Dans les cellules, l’ADN est organisé en structures appelées chromosomes. Ces chromosomes ont pour fonction de rendre l’ADN plus compact à l’aide de protéines, notamment d’histones, qui forment, avec les acides nucléiques, une substance appelée chromatine. Les chromosomes participent également à la régulation de l’expression génétique en déterminant quelles parties de l’ADN doivent être transcrites en ARN. Chez les eucaryotes (animaux, plantes, champignons et protistes), l’ADN est essentiellement contenu dans le noyau des cellules, avec une fraction d’ADN présent également dans les mitochondries ainsi que, chez les plantes, dans les chloroplastes. Chez les procaryotes (bactéries et archées), l’ADN est contenu dans le cytoplasme. Chez les virus qui contiennent de l’ADN, celui-ci est stocké dans la capside. Quel que soit l’organisme considéré, l’ADN est transmis au cours de la reproduction : il joue le rôle de support de l’hérédité. La modification de la séquence des bases d’un gène peut conduire à une mutation génétique, laquelle peut, selon les cas, être bénéfique, sans conséquence ou néfaste pour l’organisme, voire incompatible avec sa survie. À titre d’exemple, la modification d’une seule base d’un seul gène — celui de la β-globine, une sous-unité protéique de l’hémoglobine A — du génotype humain est responsable de la drépanocytose, une maladie génétique parmi les plus répandues dans le monde.

Notes

  1. Expression utilisée dès 2017 par le directeur en chef de l’office médical de l’entreprise Moderna Tal Zaks, lors d’un Ted Talk. Cf. youtube.com/watch?v=r3UboxYLHcM
  2. Ibid.
  3. Karikó, K., Muramatsu, H., Welsh, F. A., Ludwig, J., Kato, H., Akira, S. & Weissman, D. (2008). Incorporation of Pseudouridine Into mRNA Yields Superior Nonimmunogenic Vector With Increased Translational Capacity and Biological Stability. Molecular Therapy 16(11): 1833-1840. https://doi.org/10.1038/mt.2008.200.
  4. Eyler ( dir.) « Pseudouridinylation of mRNA coding sequences alters translation » dans PNAS, 12 novembre 2019. Cf aussi, Martinez (dir.), “Pseudouridine synthases modify human pre-mRNA co-transcriptionally and affect splicing” dans bioRxiv, cf : https://doi.org/10.1101/2020.08.29.273565.
  5. Cf. Seneff : « Another curious modification in the RNA code is that the developers have enriched the sequence in cytosines and guanines (Cs and Gs) at the expense of adenines and uracils (As and Us). They have been careful to replace only the third position in the codon in this way, and only when it does not alter the amino acid map (Hubert, 2020). It has been demonstrated experimentally that GC-rich mRNA sequences are expressed (translated into protein) up to 100-fold more efficiently than GCpoor sequences (Kudla et al., 2006). So this appears to be another modification to further assure synthesis of abundant copies of the spike protein. We do not know the unintended consequences of this maneuver » dans International Journal of Vaccine Theory, Practice, and Research 2(1), May 10, 2021 p 45.
  6. Cf. fiche Interaction biologie et psychisme éditée par la conférence des évêques de France.
  7. Cf. Salk Institute, Circulation Research. 2021;128:1323–1326. DOI: 10.1161/CIRCRESAHA.121.318902 April 30, 2021.
  8. Le terme éthique dit bien comportement sain et convient bien plutôt que morale.
  9. Genèse 1:28.
  10. Genèse 9:16.
  11. 2 Samuel 23:5.
  12. Ecclésiaste 17:12.
  13. Ecclésiaste 44:18.
  14. Cf. Concile Latran IV et Concile Vatican I.
  15. Ecclésiaste 18:1.
  16. Apocalypse 14:6-7.
  17. Esaïe 24:5.
  18. Le terme « possible » est précis et se distingue de potentiel en lui-même qui dit quelque chose de naturel. Cf. le livre à portée épistémologique de Claude Debru, Le possible et les technologies, 2003, PUF.
  19. Ibid. Fiches préparées en vue du travail sur la loi de bioéthique de 2020, fiche biologie et psychisme.
  20. Cardinal Georges COTTIER, Deviens ce que tu esenjeux éthiques, Editions Saint Maur, Parole et Silence 2004.
  21. Cf. Propos de Stéphane Bancel en janvier 2021.
  22. Interview à Aletheia de Martin Steffens du 16/07/2021, présentant son livre Faire Face écrit avec Pierre Dulau.

Note de Vigilance Pandémie

* Concernant Marie, il faut se rappeler que l’Ecriture déclare qu’il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ (1 Timothée 2:5.) Elle invite les hommes à placer leur assurance et leur confiance en lui et à trouver refuge en ce Christ seul qui est le souverain absolu sur toute la création, le Chef suprême de l’Église (Ephésiens 1:22) et celui qui amène la foi à la perfection (Hébreux 12:2.) Marie, bien que mère de Jésus dans son humanité, ne peut donc être co-médiatrice ni encore moins co-rédemptrice.

Source : https://vigilance-pandemie.info/2021/09/03/olivier-nguyen-piratage-logiciel-de-la-vie/

Article original diffusé sur LA NEF. © LA NEF le 18 août 2021, exclusivité Internet.

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