Nos corps ont-ils été créés pour s’auto-réparer?
Des études sur les amphibiens suggèrent que les animaux supérieurs avaient également des capacités régénératrices qui ont été perdues au fil du temps.
Imaginez perdre un bras et avoir à le faire repousser. C’est ce qui se produit avec les salamandres et quelques animaux inférieurs, comme les hydres et les vers plats. Comment se fait-il que nous ne puissions pas le faire? Pourquoi l’évolution ferait perdre une telle capacité intelligente?
Ces questions viennent à la lumière lorsque qu’on médite ce titre sur Science Daily, « La capacité de régénérer des parties du corps pourrait être l’état primitif de tous les vertébrés à quatre pattes. » (Nous sommes peut-être des vertébrés à deux pattes, mais nous sommes classés comme tétrapodes, nous devrions donc être inclus.) Des évolutionnistes en Allemagne et à New York disent, « les capacités régénératrices extraordinaires des salamandres modernes sont probablement une ancienne fonction des vertébrés à quatre pattes qui a ensuite été perdue au cours de l’évolution. » Qu’est-ce que cela signifie? Sommes-nous comme des poissons de grotte aveugles?
Les salamandres sont extraordinaires parmi les vertébrés à quatre pattes modernes en ce qu’elles montrent une étonnante capacité à régénérer des membres, queues, et organes internes qui ont été blessés ou perdus à cause de l’amputation de façon répétée et pendant toute leur durée de vie. Les mécanismes de contrôle de cette haute capacité régénératrice sont au centre d’un grand domaine de la recherche motivée par l’espoir d’un jour appliquer les résultats à la médecine humaine.
Et pourtant les membres de la salamandre se développent de la même manière fondamentale que les nôtres. Une différence curieuse existe, cependant: « Les salamandres au contraire forment leurs doigts dans un ordre inversé par rapport à tous les autres vertébrés à quatre pattes, un phénomène qui a intrigué les scientifiques [sic] depuis plus d’un siècle, » a fait remarquer l’un des chercheurs. Nature Communications dit que cela est dû à un gène orphelin. Fait intéressant, les lézards peuvent faire repousser leur queue une fois ou deux, mais pas leurs membres. Comment l’évolution explique t-elle ces différences?
La nouvelle étude suggère que la régénération était répandue au Carbonifère et au Permien. A partir des fossiles et des représentants vivants, les chercheurs concluent que c’était une fonction par défaut à l’époque. « Beaucoup de lignées pourraient l’avoir perdue », précise l’article.
« Le registre fossile montre que la forme du développement des membres des salamandres modernes et les capacités régénératrices élevées ne sont pas quelque chose de spécifique à la salamandre, mais étaient beaucoup plus répandues [sic] et pourraient même représenter l’état primitif de tous les vertébrés à quatre pattes » dit Nadia Fröbisch. « Les hautes capacités de régénération ont été perdues au cours de l’histoire évolutive des différentes lignées de tétrapodes, au moins une fois, mais probablement plusieurs fois indépendamment, parmi elles également la lignée conduisant aux mammifères. »
Ceci est certainement une conclusion « surprenante » pour un évolutionniste. Habituellement, un trait bénéfique est censé être maintenu par la sélection naturelle, à moins qu’il ne soit trop coûteux en énergie, comme ce serait le cas avec des oiseaux et insectes incapables de voler sur des îles venteuses et des poissons aveugles dans des grottes. Cela conduit à une conclusion corollaire que la capacité existe encore sous une forme latente: « Des mécanismes que tous les vertébrés terrestres portent en eux à cause de leur patrimoine évolutionniste commun. »
Charlotte Stephenson écrit à ce sujet sur The Conversation. Elle montre une salamandre fossile qui démontre la régénération en cours. « Ceci repousse notre compréhension actuelle de la régénération des membres dans le règne animal à près de 300m ans, » dit-elle, à défaut d’expliquer comment elle a évolué en premier lieu (voir « Poof Spoof » dans le Darwin Dictionary).
Si nous jetons un regard rétrospectif dans le registre fossile, il y a également des preuves de régénération de queue ici. Des fossiles des amphibiens microsaure éteints Microbrachis et Hyloplesion montrent clairement où une partie de la queue a repoussé et a rejoint la queue osseuse d’origine. Juste un autre exemple incroyable de comment la nature a été en mesure d’évoluer et de s’adapter depuis l’aube de la vie sur Terre.
Ces découvertes ont contribué à notre compréhension des processus évolutifs et génétiques derrière la capacité de la salamandre à faire repousser des membres.
Une fois encore, cependant, il est difficile de comprendre pourquoi l’évolution aurait perdue cette capacité bénéfique. N’est-ce pas ce pour quoi les cellules souches sont faites? Les humains ont la capacité de faire repousser les parties de l’intestin qui sont enlevées pendant la chirurgie. Les tissus peuvent guérir. L’ADN peut se réparer lui-même; ce fait a fait remporter le prix Nobel de cette année (Nature). D’autres scientifiques ont découvert des gènes de l’oreille interne qui pourraient restaurer l’audition et l’équilibre perdus (Science Daily). Pourquoi pas de grandes structures comme les membres? Si les instructions génétiques sont présentes, pourquoi l’évolution désactiverait-elle cette fonctionnalité? N’améliorerait-elle pas la condition physique?
Cellules souches
En parlant de cellules souches, Science Magazine vient d’annoncer les résultats d’une nouvelle étude qui montre que les cellules souches adultes reprogrammées (cellules souches pluripotentes induites, ou iPS) sont tout aussi capables que les cellules souches embryonnaires.
Les chercheurs qui espèrent utiliser des cellules souches – le
s cellules non spécialisées qui produisent tous nos tissus – pour traiter les maladies sont confrontés à un dilemme. Les cellules souches provenant d’embryons (cellules ES) pourraient fournir une foule de nouvelles cellules, mais suscitent des objections éthiques. Les cellules souches produites à partir de cellules adultes (dites cellules pluripotentes induites [iPS]) permettent d’éviter les difficultés éthiques, mais certains scientifiques se demandent si elles sont aussi puissantes que les cellules ES. Une nouvelle étude suggère que les deux types de cellules souches sont équivalentes et peuvent aider à apaiser les inquiétudes au sujet des capacités des cellules iPS.
Cela devrait également saper la justification de l’expérimentation sur les embryons humains. Si elles « suscitent des objections éthiques » sans fournir d’avantages, pourquoi même les utiliser? La nouvelle étude a montré que « les cellules ES et les cellules iPS étaient tout aussi capables de se spécialiser dans une variété de cellules du système nerveux. » Ils ont mené d’autres tests qui ont prouvé que les cellules ES et iPS étaient « fonctionnellement identiques« . Pourtant, pour une raison quelconque, les récalcitrants expriment encore « un peu de réserve sur l’ampleur de la conclusion. » Peut-être qu’ils devraient concentrer leur « un peu de réserve » sur les « difficultés éthiques » de la destruction d’embryons humains.
Comment va t-on arriver à faire cesser l’utilisation de cellules souches embryonnaires? La découverte du prix Nobel Yamanaka sur les cellules iPS fut une aubaine. Maintenant, neuf ans plus tard, il a été répondu à presque toutes les objections. Elles sont fonctionnellement indiscernables. Cela devrait être une bonne nouvelle. Il est étonnant que certains chercheurs veuillent toujours s’accrocher à l’espoir que tuer des embryons humains sera « mieux » en quelque sorte. Ces récalcitrants ont besoin de lire les Dix Commandements.
Ce serait une bonne nouvelle de comprendre comment les salamandres font repousser des membres et d’apprendre comment nous pourrions faire la même chose. D’un point de vue créationniste, il est raisonnable de supposer que Dieu a donné aux premiers humains et animaux cette capacité. Nous sommes les restes décrépits des humains originaux qui pouvaient vivre pendant près de mille ans, même après la chute. Les mutations se sont accumulées au fil des générations. Nous avons probablement perdu beaucoup de traits bénéfiques de la « très bonne » création originale. Ce qui est étonnant est que tout le monde peut être aussi beau et sain en cette fin de l’histoire terrestre. Une grande partie de cela est dû à la science médicale qui trouve des moyens pour corriger ou prévenir les effets de la charge mutationnelle. C’est certainement un projet intéressant de comprendre la régénération et de voir si elle peut être rétablie. Le dessein intelligent – pas l’évolution – est une motivation plus rationnelle pour penser ainsi. (Voir Evolution News & Views à propos de la réparation de l’ADN comme un programme de recherche du dessein intelligent.)
Source: http://crev.info/2015/10/