De braves guerriers armés de mots
Comment une langue amérindienne a contribué à la victoire dans une guerre et donne une leçon subtile à ceux qui mettent leur foi dans l’évolution.
Par Carl Wieland
« Sans les Navajos, les Marines n’auraient jamais conquis Iwo Jima. » Iwo Jima est le célèbre site de l’une des batailles les plus féroces de la Seconde Guerre mondiale qui se sont déroulées dans le Pacifique. L’on pourrait donc nous excuser de penser que la personne qui a fait ce commentaire a dû avoir changé de chaînes une fois de trop entre les films de guerre et les westerns. En fait, ce commentaire est du commandant Howard Connor, officier des renseignements pour la 5e Division de la Marine américaine à Iwo Jima, et son opinion est désormais largement partagée par les historiens et tacticiens militaires.1
Connor se référait aux désormais célèbres « code talkers, » les Indiens navajos qui avaient été honorés en 1992 au Pentagone pour leur rôle unique et essentiel dans la victoire américaine dans le Pacifique.
Un énorme problème rencontré par le commandement de l’armée américaine sur ce théâtre de la guerre était que les Japonais étaient des déchiffreurs de codes secrets extrêmement qualifiés. Le chef japonais du renseignement, le lieutenant-général Seizo Arisue, déclara qu’ils avaient réussi à déchiffrer les codes secrets utilisés par l’armée américaine et son corps aérien. Mais ils ne réussirent jamais à déchiffrer le code secret utilisé par les Marines.
Cela était dû au fait que le fils d’un missionnaire, Philip Johnston, avait persuadé en 1942 la hiérarchie des Marines que la langue Navajo, parlée uniquement sur les terres navajos de l’Amérique du Sud-Ouest, constituait la base idéale pour un code indéchiffrable. Élevé sur une réserve navajo, Johnston était l’un des rares non-Navajos à parler la langue couramment.
Bien que ce soit une langue non écrite sans alphabet, ni symboles, le navajo est aussi éloigné d’un langage « primitif non entièrement évolué » que l’on pourrait l’imaginer. (Bien sûr, si on connaît la vraie histoire du monde telle qu’elle est donnée dans la Bible, il n’est pas surprenant qu’il n’y ait effectivement pas de « langue primitive. ») Il s’agit, en fait, d’une langue d’une grande complexité, dont la structure et les qualités tonales la rendent incompréhensible pour quiconque n’y est pas très, très largement familiarisé et exercé. A cette époque, il y avait probablement seulement trente non-Navajos dans le monde qui parlaient la langue, et aucun d’entre eux n’était japonais.
Les vingt-neuf premiers Navajos recrutés pour cette tâche en mai 1942 créèrent le « code navajo. » Le travail de ces « perceurs de code professionnels » consistait à transmettre des informations sur les questions vitales relatives au champ de bataille par le téléphone et la radio. Les tests montrèrent qu’ils pouvaient coder, transmettre et décoder un message en anglais de trois lignes en 20 secondes, soit environ 90 fois plus vite que les machines de cette époque.
Le code fonctionnait comme ceci : chaque lettre d’un mot anglais était transmise comme un mot navajo qui, lorsqu’il était traduit en anglais, commençait par cette lettre. Ainsi, un « a » pourrait être représenté par plus d’un mot navajo, par exemple, par les mots « axe, » « ant » ou « apple. » Pour aller plus vite, à certains termes militaires courants était assigné un seul mot navajo. Besh-lo (poisson de fer) et dah-he-tih-hi (colibri) signifient respectivement « sous-marin » et « avion de chasse. »
Alors que la bataille pour la conquête d’Iwo Jima faisait furieusement rage autour d’eux, six code talkers navajos, travaillant sans relâche, envoyèrent et reçurent environ 800 messages durant les deux premiers jours, le tout sans erreur. En tout, environ 400 Navajos servirent de code talkers et en formèrent pendant la guerre du Pacifique, et leur habileté, la vitesse et l’exactitude de leur travail de déchiffrage devinrent légendaires. De 1942 à 1945, ils prirent part à tous les assauts des Marines dans le Pacifique. Leurs exploits auraient probablement été reconnus publiquement plus tôt, si le navajo n’était pas resté un code militaire de grande valeur bien longtemps après la Seconde Guerre mondiale.
Un parallèle intéressant peut être tracé avec un fait touchant à la biologie. En chacun de chacun de nous, à l’intérieur de tout être vivant, en fait, il y a un code écrit avec des lettres chimiques sur la structure de la molécule que tout le monde connaît – l’ADN. Ce code porte les instructions qui permettent aux mécanismes de la cellule de fabriquer les composants physiques dont sont formées des créatures bien définies. Un des vastes mystères contre lesquels les évolutionnistes honnêtes sont en butte est de savoir comment un tel code pourrait émerger dans le cadre de leur scénario naturaliste (c’est-à-dire qui exclut les miracles) des origines, parce que, dans ce système de croyance, ce n’est pas seulement un obstacle insurmontable qu’il faut franchir, mais deux.
Le premier obstacle découle du fait que la véritable information ne provient pas d’un processus naturel (c’est-à-dire non aidé par l’action de l’esprit – ou d’un programme qui lui-même doit provenir de l’esprit). Si quelqu’un vous disait le contraire, demandez-lui de donner un exemple de cas où l’information provient d’un processus naturel, en prenant soin de donner des définitions exactes de l’information.2 N’acceptez pas « un raisonnement par analogie » ou des histoires ad-hoc – mais seulement des exemples factuels, documentés. Il est quasiment certain que si une telle chose avait jamais été observée, il y aurait une foule de personnes qui se précipiteraient pour proposer que le prix Nobel soit décerné à un tel observateur!3
Le deuxième obstacle est en rapport plus étroit avec notre article sur les exploits de guerre navajos, à savoir qu’un code est absolument inutile au destinataire sans la connaissance de la langue. De la même manière, supposons que la « première protocellule » imaginaire, pour se développer sur l’hypothétique « Terre primitive » des évolutionnistes ait, en effet, d’une façon ou d’une autre, mystérieusement développé le codage de l’information pour la fabrication d’une seule protéine fonctionnelle. Rappelez-vous que la sélection naturelle n’est d’aucune aide jusqu’à ce que l’on ait d’abord un organisme capable de se reproduire. Ainsi, le hasard aurait eu à organiser des milliers de lettres dans une séquence spécifique, un exploit astronomiquement absurde.4
Même à supposer cette gigantesque « fonctionnalité avantageuse, » avoir un tel code serait absolument inutile, sauf s’il y avait déjà en place le mécanisme complexe qui reconnaît chacune des lettres chimiques de la molécule d’ADN et les traduit simultanément en les acides aminés corrects. La hiérarchie japonaise n’avait aucune difficulté à accéder aux messages navajos, mais ces messages leur étaient inutiles. Sans le « mécanisme de traduction » (la connaissance de la langue et de sa méthode d’application), ils ne représentaient qu’une séquence de symboles sonores dénués de toute signification.5
Ainsi, par aucun raisonnement logique, il n’est possible de concéder à la notion d’évolution reliant les molécules à l’homme un quelconque fondement – cette notion est incapable même de décoller à ce stade de l’hypothèse primitive. Les tentatives pour résoudre cette énigme évolutionniste sont vouées à la frustration, tout aussi sûrement que furent les efforts de l’Axe6 pour briser le code navajo devenu désormais célèbre – et pour des raisons curieusement connexes.
Références et notes
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La principale source utilisée ici est : Navajo Code Talkers: Word War II Fact Sheet, d’Alexander Molnar Jr, préparée par le Comité Commémoratif de la Seconde Guerre mondiale des Corps de la Marine américaine <www.history.navy.mil/faqs/faq61-2.htm> .
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Gitt, W., In the Beginning was Information, Christliche Literatur-Verbreitung, Allemagne, 1997. Le Dr Gitt est l’un des spécialistes de premier plan des sciences de l’information dans le monde. Son défi académique lancé aux évolutionnistes sur cette question est resté sans réponse pendant des années – voir In the Beginning was Information.
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Cela fait référence à l’origine de l’information biologique. Les évolutionnistes font aussi face au problème de l’accroissement de l’information existante – cette augmentation devrait se produire fréquemment si l’évolution reliant les particules aux humains était un processus continu et viable. Bien qu’il soit vaguement possible que l’occurrence d’un tel événement anormalement rare soit détectée un jour, jusqu’à présent, la chose même n’a jamais été documentée. Voir Spetner, L.M., Not by Chance! The Judaica Press, Inc., New York, 1996.
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Le regretté Sir Fred Hoyle décrivait la probabilité de parvenir à une telle molécule par le hasard comme étant similaire à la probabilité que des hommes aveugles remplissant côte à côte tout le système solaire, et manipulant chacun un Rubik’s cube, arrivent tous à la bonne solution et en même temps! (Wieland, C., Rubik’s cubes and blind men, Creation 17(4):52, 1995.)
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Dans les êtres vivants d’aujourd’hui, les mécanismes de traduction sont eux-mêmes codés dans l’ADN, de sorte que le code ne peut être traduit à moins qu’il y ait environ 75 produits issus de sa traduction, ce qui représente un cercle désespérément vicieux.
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L’Axe est le nom donné à l’alliance formée par l’Allemagne, l’Italie et le Japon durant la Seconde Guerre mondiale.