Un journaliste britannique à succès, athée gay, confirme la toxicité du darwinisme pour la foi chrétienne.

26 novembre 2019 0 Par Bible & Science Diffusion

Une recension de The Strange Death of Europe: Immigration, identity, Islam par Douglas Murray, Bloomsbury Continuum, Londres, 2017

couverture de livre

Par John Woodmorappe
L’auteur Douglas Murray est éditeur adjoint du Spectator. Il écrit également dans le Sunday Times et le Wall Street Journal.
Ce n’est pas un ouvrage sur les origines. Il traite principalement des migrations massives d’immigrants du tiers monde en Europe au cours des dernières décennies. Cependant, l’auteur Murray discute également du déclin du christianisme et des valeurs chrétiennes en Europe occidentale (et, bien entendu, dans d’autres pays occidentaux). Ce faisant, sa position, venant d’un incroyant, converge fortement avec les évaluations par les « chrétiens fondamentalistes » des effets fatals de la haute critique et du darwinisme.

Un synopsis de ce livre explosif

« Il réalise, en toute liberté de pensée, que la perte de l’autorité de la Bible au sujet des questions factuelles affaiblit son autorité sur toutes les autres questions. »

Ce livre est remplu d’informations intéressantes. L’auteur réfute l’argument selon lequel l’immigration massive en Europe en provenance du tiers monde est nécessaire car les Européens blancs ne veulent pas avoir d’enfants même à des taux de natalité permettant seulement le remplacement de la population. Il montre que la plupart des Européens de race blanche ne peuvent se permettre d’avoir un seul enfant, encore moins plusieurs, mais aimeraient bien avoir des enfants. Murray montre également la vacuité des arguments concernant la diversité, la compassion pour les réfugiés, etc. L’auteur s’oppose particulièrement à la tendance à long terme à instiller la culpabilité chez les blancs qui découle de la représentation constante des Européens et de leurs descendants dans d’autres nations occidentales comme des racistes, colonialistes et voleurs des terres des peuples autochtones. Cependant, Murray ne va pas jusqu’à attribuer ces tendances à des programmes politiques délibérés de marxistes culturels et de mondialistes. Il semble plutôt les voir comme des tendances culturelles sans cause.

L’Europe : autrefois une citadelle du christianisme
Douglas Murray écrit :

« Pendant des siècles en Europe, l’une des plus importantes sources – sinon la plus importante source – d’une telle énergie provenait de l’esprit de la religion qui dominait sur le continent. Il conduisait les gens à la guerre et les poussait à se défendre. Il amena également l’Europe au plus haut niveau de la créativité humaine. Il conduisit les Européens à construire Saint-Pierre à Rome, la cathédrale de Chartres, le Duomo de Florence et la basilique Saint-Marc à Venise. Il inspira les œuvres de Bach, Beethoven et Messiaen, le retable de Gruenwald à Issenheim et la Vierge aux rochers de Léonard » (p. 209 à 210.)

La destruction du fondement biblique du christianisme

De nombreux créationnistes (par exemple, Ken Ham) ont parlé de la chute de l’édifice (christianisme) qui a lieu une fois que ses fondations (Genèse 1) ont été détruites (Psaumes 11:3). Sans s’appuyer sur la Bible, l’athée Murray adhère à un schéma de pensée très similaire. Il réalise, en toute liberté de pensée, que la perte de l’autorité de la Bible au sujet des questions factuelles affaiblit son autorité sur toutes les autres questions. Il commente avec sagesse comme suit :

« Pourtant, au XIXe siècle, cette source reçut deux coups cataclysmiques dont elle ne se remit jamais, laissant un vide qui ne fut jamais comblé. Les effets de la vague de la critique biblique qui a balayé les universités allemandes au début du XIXe siècle se font encore sentir deux siècles plus tard … . L’Europe connaissait les grands mythes, mais le récit chrétien [de la création] était le mythe fondateur du continent et, en tant que tel, il avait été inviolable … Il fut rejoint en 1859 par l’Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle », qui constitue le second volet du double triomphe [du rationalisme] sur la foi chrétienne (pp. 210–211.)

Implications du modernisme : la Bible reléguée au statut d’un livre de contes

Charles Darwin

Figure 1. Les idées de Charles Darwin firent bien plus qu’introduire une « nouvelle » théorie des origines. Elles réécrivaient l’histoire et minaient l’existence même de Dieu. (c) wikipedia.org

Même ainsi, les théologiens libéraux et les évangéliques adeptes du compromis nous ont toujours assuré qu’il importait peu pour la croyance et la pratique religieuses que la Bible soit conforme aux faits ou non. Murray se distance de ce récit hypocrite. Il évoque d’abord l’impact à long terme de l’adoption de l’errance biblique qui faisait partie de la vision du monde des tenants de la haute critique :

« Écartelée par des comparaisons historiques, des questions de paternité et des questions de faillibilité, la génération de croyants après [David Friedrich] Strauss devait trouver une nouvelle manière de s’accommoder avec ces découvertes. Certains prétendirent que ces changements n’avaient pas eu lieu, n’étaient pas pertinents ou que l’on leur avait tous déjà répondu. Mais une grande partie du clergé commença à se rendre compte qu’un changement fondamental s’était opéré et qu’ils devaient également changer » (p. 211.)

Murray ne laisse aucune place à l’imagination lorsqu’il explique au lecteur où le modernisme nous a conduits : « Il était encore possible de trouver de la sagesse et du sens dans les Écritures, mais la Bible était au mieux devenue comme l’œuvre d’Ovide et d’Homère : elle contenait de grandes vérités, mais n’était pas vraie elle-même » (p. 211.) En effet ! De toute évidence, les fondamentalistes tant décriés du début du XXe siècle étaient sur une bonne piste.

L’évolution est intrinsèquement athée, point.

Les problèmes vont bien au-delà de l’autorité biblique. Ils touchent à l’existence même de Dieu. Murray fait le commentaire suivant, avec une expression de raille :

« Là où autrefois le dessein divin expliquait tout ce qui était grandiose, Darwin [figure 1] avança une proposition entièrement nouvelle : celle selon laquelle, comme Richard Dawkins l’a résumé : « Avec un temps suffisant, la survie non aléatoire des entités héréditaires (qui occasionnellement font des erreurs de copie) générera complexité, diversité, beauté et une illusion de dessein si convaincante qu’il est presque impossible de la distinguer d’un dessein intelligent délibéré. » La découverte de Darwin fut farouchement discutée à l’époque, comme c’est le cas maintenant. Mais le contrecoup était voué à l’échec. L’argument en faveur du schème divin après Darwin ne jouissait pas d’une bonne condition. Il ne s’agissait pas d’une découverte unique – il ne s’agissait même pas de combler une lacune particulièrement importante dans les connaissances de l’homme. C’était simplement la première explication globale du monde dans lequel nous vivons et qui n’avait pas besoin de Dieu. Et si l’origine de la vie restait un mystère, l’idée que le mystère dans son intégralité était résolu par les affirmations de la religion semblait de moins en moins plausible » (p. 211.)

L’héritage continu de la haute critique et du darwinisme

L’auteur remue le couteau dans la plaie de ceux qui ridiculisent les chrétiens conservateurs en raison de leur engagement dans « les batailles d’antan ». C’est exactement le contraire qui se produit, comme il le dit très clairement : « Bien que presque tout le monde en Europe connaisse maintenant une version de ces faits, nous n’avons toujours pas trouvé le moyen de vivre avec » (p. 211.)
Murray précise ensuite la raison pour laquelle il pense que le christianisme européen est entré dans une spirale de la mort :

« Les faits qui concernent la perte de croyance et de foi sur tout un continent sont souvent commentés et même tenus pour acquis. Mais leurs effets sont moins souvent considérés. Rarement, voire jamais, est-il reconnu que le processus décrit ci-dessus signifie avant tout une chose : l’Europe a perdu son récit fondateur. Et l’effondrement de la religion en Europe n’a pas simplement laissé un vide dans les perspectives morales ou éthiques d’un continent, mais a même laissé un vide dans sa géographie » (p. 212.)

C’est-à-dire que le centre de chaque village en Europe était une église.
« Si l’Europe et les autres nations d’ascendance européenne veulent expérimenter un réveil spirituel véritable (et non pas simplement capricieux ou éphémère), ce dernier devra être fondé sur une redécouverte et une articulation sans ambiguïté de la vérité absolue des Écritures. »

De plus, le peu de christianisme qui subsiste en Europe manque de conviction et d’autorité : « Là où la foi existe, elle est soit totalement mal informée – comme dans les communautés évangéliques – soit blessée et affaiblie. Dans très peu d’endroits, elle conserve la confiance qu’elle avait autrefois, et aucune tendance ne favorise ces avant-postes » (p. 212.) En outre : « Même ceux qui regrettent leur incapacité à se connecter à la foi qui les propulsait ne peuvent plus simplement croire pour retrouver cette source de propulsion » (p. 213.) Cela peut être généralisé : « Nous nous comportons parfois comme si nous avions les certitudes de nos ancêtres, mais nous n’avons aucune d’entre elles, ni aucune de leurs consolations » (p. 223.)

L’individualisme radical, le nihilisme et l’hédonisme égoïste ont remplacé l’héritage chrétien de l’Europe.

La Bible met en garde contre l’amour du plaisir qui dépasse l’amour de Dieu – un signe certain de l’apostasie finale (2 Timothée 3:4). Le plaisir est maintenant la fin des choses, car il ne reste plus rien à espérer (Ésaïe 22:13). Voilà que la sécularisation extrême de l’Europe occidentale entre en scène. Elle a largement réduit la population à la recherche du plaisir, et ce dévergondage se manifeste de plus en plus dans les universités et les médias. Murray décoche cette flèche du Parthe :

« Nous ne sommes pas devenus des cyniques « absolus », mais nous sommes devenus profondément « méfiants » à l’égard de toutes les vérités. Le fait que toutes nos utopies ont échoué si terriblement n’a pas seulement détruit notre foi en elles. Cela a détruit notre foi dans toutes les idéologies. Il semble bien, quand l’on vit dans n’importe quelle société de l’Europe occidentale d’aujourd’hui, que cette vision du monde a été adoptée. Non seulement les industries du divertissement, mais aussi les industries de l’information s’adressent à des populations qui ne recherchent qu’un type de plaisir personnel assez superficiel » (p. 222.)

Conclusions

Il est contre-intuitif qu’un homosexuel athée soit d’accord avec les chrétiens conservateurs sur des questions liées aux origines. Pourtant, l’auteur à succès Douglas Murray l’est dans une mesure surprenante. Bien sûr, d’autres athées ont été francs sur le fait que Dieu et l’évolution sont incompatibles, mais ils l’ont généralement été avec un état d’esprit condescendant et triomphaliste. Ce n’est pas le cas de Murray. En fait, il semble éprouver une sorte de regret plein de sympathie devant la mort du christianisme causée par la hache de la haute critique puis du darwinisme.
Les problèmes entourant l’inerrance de la Bible et les raisonnements fallacieux de l’évolution sont loin d’être désespérément désuets. Ils sont aussi pertinents que jamais. Alors, qu’allons nous faire maintenant ? Si l’Europe et les autres nations d’ascendance européenne veulent expérimenter un réveil spirituel véritable (et non pas simplement capricieux ou éphémère), ce dernier devra être fondé sur une redécouverte et une articulation sans ambiguïté de la vérité absolue des Écritures.

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