Le premier jour de la création – par Douglas Kelly

Par Douglas Kelly

La doctrine biblique de la création et le dessein intelligent – Douglas Kelly

Le premier jour de la création ne marque pas seulement le commencement de l’espace et de la matière, mais aussi du temps. Seul le Dieu vivant existe de toute éternité : Père, Fils et Saint-Esprit, fontaine abondante de vie, de lumière et d’amour (pour employer les termes de la Genèse et de l’Apocalypse). Ce Dieu trinitaire infini et personnel n’avait besoin de rien en-dehors de lui-même (y compris la création). Comme il y avait entre les Personnes de la Trinité entière suffisance de communion, parfaite satisfaction et plénitude de vie, il n’avait besoin de rien.
Le fait que Dieu ne manque de rien pour être celui qu’il a été de tout temps dépasse notre faculté de compréhension, car tout ce que nous expérimentons a eu un commencement et a donc eu besoin de quelque chose d’extérieur à soi pour commencer à être. Mais le Dieu trinitaire transcende toute référence à des origines. Son nom dans Exode 3:14 exprime cette vérité : « Je suis celui qui dit : je suis » (Éhié ashèr éhié ! – Je serai qui je serai). [1] Il n’a besoin de rien en dehors de lui-même pour dire qui il est. Toutes choses dépendent de lui et non l’inverse.
Comme le disait Novatien de Rome, écrivain chrétien du IIIe siècle: « Dieu existe par delà toute origine. » [2] De même, Grégoire de Nazianze, célèbre évêque de Cappadoce, écrivait au IVe siècle : « Au commencement était Dieu incréé, car quelle est la cause de Dieu? » [3]
John Duns Scot, théologien du XIIIe siècle, a démontré la nécessaire existence de Dieu en grande partie à la lumière de sa connaissance de Genèse 1:1 et Exode 3:14, dans « Preuve C » de son De Primo Principio. Il déclare dans sa « quatrième conclusion » : un être, qui est « tout simplement premier » et capable de mettre en œuvre une causalité efficiente, existe réellement, car seul un être qui existe réellement est capable de mettre en œuvre ce haut degré de causalité. En guise de preuve, Scot note que « tout être dont la nature répugne à recevoir l’existence d’ailleurs existe en soi, s’il a vraiment capacité d’exister. Recevoir l’existence de quelque chose d’autre est parfaitement incompatible avec le concept même d’un être qui est le premier dans l’ordre de l’efficacité. » [4]
Karl Barth, au XXe siècle, a bien résumé cette position :

« Parce qu’il est Dieu et en tant que Dieu, il se définit et s’identifie a priori comme un Être en soi. C’est pourquoi cet Être n’a besoin ni d’origine ni de constitution. Il ne peut avoir “besoin” de sa propre personne, parce qu’il l’affirme en étant qui il est (…). Ce qui a besoin d’une origine ou d’une constitution pour exister, ce qui a besoin d’une existence n’est pas Dieu en soi, ni même la réalité de son être, mais une réalité distincte de lui. » [5]

Cependant, à partir de cette vie d’infinie plénitude et de riche bénédiction, en un certain point de l’éternité, sa Parole fait exister un monde, en créant l’espace, la matière et le temps. Sa Parole nous dit qu’en six jours Dieu a aménagé tout le réel en un habitat adapté à la race qu’il créera à son image, lors du dernier (sixième) jour, afin qu’elle soit en communion avec la Trinité. L’œuvre cumulée de ces six jours démontre comment Dieu dispose de ses deux créations (matière et temps) comme d’une scène bientôt prête à recevoir ce qui couronne son activité créatrice : la race humaine.
Si nous nous souvenons que le temps, tout comme l’espace/matière, est au service du Créateur, nous jouirons alors d’une juste perspective pour interpréter l’œuvre des six jours, du Jour Un jusqu’au sixième. Le temps, en effet, n’est pas absolu (pas plus que l’espace/matière).
L’être humain perçoit le temps comme une continuité, au travers du mouvement des corps célestes (la terre, le soleil, la lune et les étoiles; les jours, les mois et les années). Avant que le domaine matériel n’ait été créé, il n’y avait pas de temps; seule existait l’éternité de Dieu. Comme nous l’explique Saint Augustin :

« Le temps a commencé sa marche avec le mouvement des créatures. Il est vain de chercher le temps avant la création, comme si le temps pouvait exister avant le temps. Là où il n’y a aucun mouvement de créatures spirituelles ou corporelles, par lesquelles le futur, passant à travers le présent, succède au passé, il n’y a aucun temps. Une créature ne peut se mouvoir si le temps n’existe pas. C’est pourquoi il serait plus juste de dire que le temps commença avec la création, et non que la création commença par le temps. Mais tous deux viennent de Dieu. Car c’est de lui, par lui et en lui que sont toutes choses. » [6]

Le livre de l’Apocalypse nous enseigne que le temps n’existera plus (Apocalypse 10:6). Cependant, la joie de vivre et les rapports de Dieu avec sa création rachetée existeront de façon tout aussi réelle, mais différente. [7] Le temps a eu un commencement et il aura une fin. C’est un serviteur, non un maître. Avec tout cela présent à l’esprit, il ne devrait pas paraître absurde que Dieu « équipe » le temps (aussi bien que la matière et l’espace), afin de préparer un certain modèle d’existence historique, pour le couronnement de l’œuvre de ses mains, l’humanité, porteuse de son image. Et comme l’écrivain du IIe siècle, Justin Martyr, nous le rappelle :

« Dieu, le Créateur de toutes choses est supérieur aux choses qui sont amenées à changer. » [8]


Ou encore Saint Augustin :

« Dieu fit les créatures appelées à exister dans l’avenir, de telle façon qu’elles soient soumises au temps sans y être lui-même assujetti. Il les a assujetties au temps. » [9]


Seule cette perspective peut donner un sens au fait que le Dieu infiniment puissant a choisi d’organiser tout ce qu’il avait créé à partir de rien, en un univers habitable, en l’espace de six jours, plutôt qu’en une nanoseconde ou en cent milliards d’années. En d’autres termes, pour comprendre Genèse 1-3 (et donner un sens à la vie elle-même), nous devons chercher, avec l’aide de la Révélation divine, à interpréter le temps à travers Dieu, plutôt que de faire l’inverse. Dieu donc délimite le temps; le temps ne délimite ni l’être, ni les actions de Dieu. Il utilise le temps, tout comme il utilise la matière et l’espace, sans aucun obstacle, ni entrave dans l’accomplissement de ses desseins.
C’est pourquoi la question juste n’est pas : « pourquoi une puissance et une intelligence infinie a-t-elle mis six jours, plutôt qu’une fraction de seconde pour créer toutes choses à partir de rien? », ou encore : « ne lui aurait-il pas été plus facile, et donc plus vraisemblable, d’utiliser un processus s’étirant sur des milliards d’années, pour former tout ce qui existe? » Au lieu de cela, si nous voulons parvenir à évaluer la situation telle qu’elle est réellement, il convient de laisser le Créateur nous dire comment il a créé l’espace, la matière et le temps. En voyant tout sous cet angle, nous serons en bonne compagnie avec Saint Augustin et Saint Anselme qui suivirent le sage conseil d’Ésaïe : « Si vous ne croyez pas, vous ne sauriez subsister » (Ésaïe 7:9). En ce qui concerne la durée et les jours de l’œuvre de création, la démarche de la foi n’est pas de spéculer pour savoir comment Dieu aurait pu s’y prendre, mais de s’en tenir à ce qu’il nous enseigne sur sa démarche, au niveau du temps et de la matière.

A partir de cette position de foi et de force, considérons les activités fondamentales du Créateur, au Jour Un :

« Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. La terre était sans forme et vide; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, mais l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : Que la lumière soit! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour et il appela les ténèbres nuit. Il y eut un soir et il y eut un matin : ce fut le jour UN » (Yom ehad) (Genèse 1:1-5).

Le premier jour de la création est marqué par trois actions divines au caractère singulier et miraculeux. Ce sont : la création absolue de toutes choses (espace, temps, matière) ex nihilo; l’enclenchement du processus d’aménagement du monde, comme domaine pour les plantes, les animaux et les hommes; et l’apparition, suite au commandement de Dieu, de la lumière comme phase du processus destiné à rendre la terre habitable.

La création absolue au Jour Un


Au chapitre trois, nous avons examiné le premier acte extraordinaire de Dieu au Jour Un : la création absolue de toutes choses à partir de rien. Nous noterons ici que ce premier verset du premier chapitre de la Genèse affiche une penseé structurée grammaticalement, indépendante, caractérisée, ayant la valeur « …d’une déclaration générale, d’une portée très large, sur le fait de la création des cieux et de la terre. (Ses) termes englobent toutes choses ». [10] D’après l’hébraïsant John Currid :

« L’hébreu a plusieurs mots pour décrire l’univers. Pour décrire la totalité du réel, il utilise les termes « les cieux et la terre » (hassamayim we’et ha’ares). Ainsi, lorsque Melchisédek bénit Abram au nom du Dieu souverain de l’univers, il dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, Créateur des cieux et de la terre! (Genèse 14:19). L’expression « des cieux et de la terre » est une figure de style, appelée mérisme, où deux termes opposés embrassent tout. Ainsi, lorsque Melchisédek déclara que Dieu possédait les cieux et la terre, il ne s’agissait pas seulement des lieux qu’étaient les cieux et la terre, mais aussi de tout ce qui se trouvait en et sur eux. De la même façon, lorsque l’auteur de la Genèse déclare que Dieu créa les cieux et la terre, il voulait dire que Dieu a créé l’univers tout entier. » [11]

Genèse 1:1 est ainsi un verset parfaitement autonome et nous donne une image aussi large que possible de Dieu créant tout le cosmos. De même, les versets 2-31 « constituent également un récit complet en soi » [12]. Le fait que ces versets sont grammaticalement cohérents (sans dépendre du verset 1) est important pour une compréhension claire de la création absolue de toutes choses à partir de rien. L’indépendance et l’unité de ces versets font partie intégrante d’une interprétation correcte de l’œuvre des six jours, parce qu’ils démontrent que lorsque Dieu créa toutes choses (verset 1), il n’y avait aucun matériau préexistant.
Mais si, au contraire, ces versets dépendaient de la syntaxe du verbe bara’ (verset 1), « cela signifierait que lorsque Dieu commença son activité, – bara’- la triple condition décrite dans le verset deux était déjà présente (…). L’œuvre décrite par bara’, quelle qu’elle soit, ne peut pas être une création absolue ». [13] L’usage normal de la grammaire hébraïque [14] ainsi que le contexte immédiat de Genèse 115 démontrent à la fois l’indépendance des versets 2-31 par rapport au verbe « créa » du verset 1 et le caractère subordonné des circonstances décrites au verset 2 par rapport au commandement « Dieu dit » du verset 3.
Pour résumer l’interprétation incriminée, la triple condition de la terre primitive « informe et vide », avec « des ténèbres à la surface de l’abîme » et « l’Esprit de Dieu planant au-dessus », n’est apparue qu’après la création absolue de toutes choses à partir de rien. Elle décrit la situation telle qu’elle était au moment où Dieu commença à modeler ce qu’il avait créé par la parole qui introduisait la lumière. Elle ne se rapporte pas à l’état de l’univers lorsque Dieu le créa, car alors rien n’existait qui fût « sans forme », « vide », « sombre » et au-dessus de quoi il était possible de planer. Ainsi donc, au lieu de nous ramener en arrière, le verset 2 nous emmène vers une nouvelle section du récit. Avec l’étude de cette section, nous abordons l’œuvre du premier jour, qui fait immédiatement suite à la création absolue de toute réalité.

Le commencement du processus pour rendre la terre habitable

Les versets 2-31 du chapitre 1 de la Genèse décrivent le cours des six jours pendant lesquels l’agglomérat matière/espace passe d’une forme non structurée à une magnifique demeure pour la race humaine. Le célèbre commentateur allemand Gerhard von Rad parle du passage du chaos [16] au cosmos. Une pâle illustration du contraste entre le verset 2 (chaos) et le verset 31 (cosmos) serait la comparaison entre un atelier rempli d’outils et de matériaux à l’état brut (verset 2) et un magnifique manoir, avec tous ses meubles et toute sa décoration, chacun étant assigné à une place précise et dans une parfaite harmonie (verset 31).
Genèse 1:2 nous indique clairement que les éléments créés à l’origine (verset 1) n’étaient pas encore différenciés, ni séparés et organisés. Les trois propositions circonstancielles du verset 2 nous donnent l’image de l’univers avant que Dieu ne commence la mise en forme, qui allait aboutir à un magnifique cosmos.
D’après le texte, la terre était « sans forme et vide » avec les « ténèbres à la surface de l’abîme » et « l’Esprit de Dieu planait [17] au dessus des eaux ».
A l’origine, la terre nouvellement créée était « informe » (tohu) et « vide » (bohu). Le terme hébraïque tohu (sans forme, désolation) est également utilisé dans Ésaïe 45:18, où il nous est dit que la terre n’a pas été créée dans le but d’être tohu. Comme nous le dit Aalders, tohu signifie littéralement « vide » :

« Ce mot apparaît aussi ailleurs dans l’Ancien Testament. Parfois il est traduit par « vanité » ou « chose vaine » (1 Samuel 12:21; Ésaïe 40:17, 23; 59:4). Ailleurs, il est traduit par « chaos » ou « désert sans issue » (Psaumes 107:40; Job 12:24). Il est évident que ce mot qualifie en premier lieu un état de désolation dû au vide. Il dépeint ainsi la solitude et l’abandon d’un désert stérile. » [18]

« Désolation » ou « vide » est associé à un mot de sens similaire, bohu, traduit par « vide » dans la version Louis Segond. Bohu n’est utilisé que dans deux autres versets de l’Ancien Testament : Ésaïe 34:11 et Jérémie 4:23. Jérémie se réfère à l’état « chaotique » de la terre primitive (et s’en sert comme menace de jugement sur le pays d’Israël). La traduction proposée par Aalders, « sans forme », semble adaptée au contexte. « Ce mot signifie que la terre n’avait pas encore la configuration qui est la sienne aujourd’hui. » [19] Ou bien encore, selon E. J. Young, tohu et bohu « …décrivent la terre comme un lieu inhabitable ». [20]
La deuxième proposition circonstancielle du verset 2 parle des « ténèbres à la surface de l’abîme ». Comme l’indique Aalders, il y a là deux aspects de la réalité :

« (1) Il n’y avait pas de lumière sur la terre; (2) la terre n’était pas un élément solide. Ce qui est confirmé par la déclaration suivante : « l’Esprit de Dieu planait au dessus des eaux. » Il est logique d’admettre que les « eaux » sont un autre mot pour « l’abîme ». Ainsi se trouve confirmée l’idée que nous ne devons pas nous représenter la terre, dans son état primitif, comme étant ferme et solide. » [21]


Bien que l’incertitude soit de règle, la terre, selon une image empruntée à Wolfgang Capiton, ressemblait peut-être, au verset 2, à « un abysse rempli d’un mélange indistinct d’eau et de boue » dans une obscurité complète, et cet aspect « bouleverserait n’importe quel esprit humain qui tenterait d’y pénétrer ». [22] Le Dr Henry Morris a proposé la description suivante :

« L’image présentée est celle de tous les éléments de base contenus dans une matrice aquatique, omniprésente à travers l’obscurité de l’espace. La même image nous est présentée dans 2 Pierre 3:5 : « …une terre tirée de l’eau et formée au moyen de l’eau par la Parole de Dieu…» [23]

Dans son commentaire de Proverbes 8:27 : « Quand il disposait les cieux, j’étais là; quand il traçait un cercle au-dessus de l’abîme… », Morris écrit :

« Le fait que ce “cercle” a dû être “tracé” à la surface de l’abîme montre que la surface de l’abîme n’était pas sphérique – elle était sans forme, telle que justement décrite en Genèse 1:2. Les éléments de matière et les molécules d’eau étaient présents, mais sans énergie. La force de gravitation ne fonctionnait pas encore, pour attirer ces particules les unes vers les autres et les assembler en une masse consistante, à la forme bien définie. Les forces électromagnétiques n’étaient pas encore opérantes et tout était dans l’obscurité. » [24]

La troisième proposition décrivant la condition originelle de la terre en Genèse 1:2 fait intervenir un élément divin dans la réalité spatiale et matérielle des deux propositions précédentes : « l’Esprit de Dieu planait au dessus des eaux. » [25]
Ce participe traduit par « planait » semble vouloir dire « voltiger » ou « couver » [26].
Ce « survol » de l’Esprit de Dieu est un détail majeur et non pas mineur du récit de la création. Il démontre de façon éclatante la conception biblique du monde, selon laquelle Dieu, toujours présent et actif, veille constamment sur les éléments et au bon fonctionnement du système. Cette troisième proposition circonstancielle du verset 2 est l’antithèse directe de tout déisme philosophique ou tout dualisme théologique, car tous deux instaurent une véritable vacuité entre le Dieu vivant et l’espace-temps du cosmos. Le déisme dépeint une divinité lointaine, réticente ou incapable d’intervenir immédiatement dans le domaine de la nature. Cette thèse explique en grande partie la résistance traditionnelle et contemporaine à l’enseignement biblique de la création ainsi qu’à la réalité des miracles, à l’incarnation du Christ et à la prière d’intercession. Il faut comprendre que ce vacuum introduit par le déisme entre Dieu et le monde réel n’est qu’une théorie philosophique, un axiome de la religion naturaliste et non pas un fait scientifique.
Nous pouvons en déduire que la présence divine « planant » au dessus des eaux contrôlait directement tout le processus. Son « survol » semble être un moyen de sensibiliser au concept d’une interaction immédiate avec les éléments naturels pour commencer à façonner une terre habitable, dans un cosmos ordonné. Wolfgang Capiton dépeint cette interaction transcendante avec les éléments terrestres comme « une capacité de l’Esprit du Seigneur à survoler, à vivifier les particules naissantes et confuses, jusqu’à ce que sa présence active les soumette à un ordre parfait, un agencement merveilleux, à la fin de l’œuvre des six jours ». [27]
H. C. Leupold, dans son commentaire, interprète « planait » comme « une sorte de vibration intense et vivifiante ». Il dit :

« Nous devrions affirmer sans réticences que cette activité préparatoire sert de fondement à toutes les lois physiques opérant dans le monde aujourd’hui. Nous trouvons d’autres passages indiquant que l’Esprit est la « cause première de toute vie » : Job 26:13; 27:3; Psaumes 33:6; 104:30; 143:10; Ésaïe 34:16; 61:1; 63:11 ».

Ou pour le formuler un peu différemment :

« Le Saint-Esprit plaça les germes de tout ce qui est créé dans la matière inerte. Son œuvre prépara le transfert de l’inorganique à l’organique. » [28]

Dans une terminologie plus scientifique, Henry M. Morris assimile cette activité vibratoire de l’Esprit de Dieu à la transmission de l’information et de l’énergie qui allait organiser et modeler la matière originelle :

« Il est significatif que la transmission de l’énergie, dans les actions du cosmos, s’opère sous la forme d’ondes – ondes de lumière, ondes de chaleur, ondes sonores et ainsi de suite. En fait (sauf pour les énergies nucléaires qui sont inscrites dans la structure de la matière elle-même), il n’y a que deux types fondamentaux de forces opérant sur la matière – les forces gravitationnelles et les forces du spectre électromagnétique. Toutes sont associées à des « champs » d’activité, avec une transmission par un mouvement d’ondes.
Les ondes se caractérisent par de rapides va-et-vient, provoqués par les mouvements vibratoires d’un générateur d’ondes. L’énergie ne peut se créer elle-même. Il est plus sûr de dire que la première communication de l’énergie dans l’univers est décrite par le mouvement « vibratoire » de l’Esprit de Dieu. » [29]

L’apparition de la lumière

La troisième intervention de Dieu (après l’acte de création absolue et la formalisation de l’activité fondatrice) eut lieu le premier jour de la création : « Dieu dit : Que la lumière soit! Et la lumière fut » (Genèse 1:3). Ailleurs dans l’Écriture, nous apprenons que Dieu lui-même est lumière incréée (Jean 8:12; 1 Jean 1:5; Apocalypse 21:23; 22:5). Mais maintenant celui qui est lumière et « habite une lumière inaccessible » (1 Timothée 6:16) ordonne l’apparition de la lumière créée, dans les ténèbres d’une terre encore informe.
L’appel à l’existence de la lumière créée est la première d’une série de trois séparations accomplies par le Créateur et essentielles à la transformation du chaos (tohu we-bohu) en un cosmos. Au Jour Un, la lumière sépare le jour de la nuit; au Jour Deux, le firmament sépare les eaux d’en haut, de celles de la Terre, constituant ainsi une atmosphère, ou encore un « espace pour respirer » et au Jour Trois, les eaux au-dessous des cieux sont rassemblées dans les mers et ainsi séparées de la terre sèche. Ces trois séparations montrent la toute-puissance de la main de Dieu qui façonne et organise la sombre masse aquatique telle un merveilleux jardin; un habitat parfait pour les plantes, les animaux et la race humaine.
Henry Morris semble avoir raison, lorsqu’il pense qu’avec l’apparition de la lumière, au Jour Un,

« …une alternance cyclique de jours et de nuits fut ainsi établie – des périodes de lumière et des périodes d’obscurité ». [30]

Et il ajoute :

« Ce genre d’alternance cyclique lumière/ténèbres indique clairement que la terre tournait autour de son axe et que la source de lumière provenait d’un côté de la terre, correspondant au soleil, bien que le soleil n’ait pas encore été créé (Genèse 1:16). » [31] [Puisque] (…) la présence visible d’ondes lumineuses inclut nécessairement tout le spectre électromagnétique (…), la mise en action des forces électromagnétiques a parachevé la dynamisation du cosmos physique. » [32]

La question posée par l’existence de la lumière avant la création du soleil (le quatrième jour – Genèse 1:14) nous ramène à la conception biblique de la réalité qui, contrairement au déisme, ne sépare jamais Dieu des éléments créés et contrôlés par lui.
Il ne nous est tout simplement pas dit quelle était la source de lumière, avant l’apparition du soleil dans le ciel. Tout ce que le texte dit, c’est que Dieu a parlé et la lumière est apparue.
L’avertissement de Jean Calvin devrait être pris à cœur, si nous voulons saisir la réalité à l’état brut, dégagée des déclarations d’inspiration égocentrique, qui veulent ramener Dieu à notre niveau fini :


« C’est pourquoi par l’ordre même de la création, le Seigneur nous témoigne qu’il tient dans sa main la lumière et qu’iI est capable de nous la communiquer sans le soleil et la lune. » [33]

Cela nous semblerait-il difficile pour celui qui est la lumière?
Il est significatif que dès les premières paroles de Dieu dans les Écritures, la lumière apparaît. D’après Psaumes 119:130, « La révélation de tes paroles éclaire. » Il en fut ainsi lors de la création originelle, et l’apôtre Paul nous dit que quelque chose de comparable a lieu dans la « nouvelle création », lorsqu’une personne, dont la vie est assombrie et condamnée par le péché, devient « lumière dans le Seigneur » (Éphésiens 5:8). Dans 2 Corinthiens 4:6, l’apôtre cite directement Genèse 1:3 :

« Car Dieu qui a dit : « La lumière brillera du sein des ténèbres! » a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. »

Une illumination de la personne humaine qui nous permet de voir la vraie nature du Fils de Dieu ne constitue rien de moins qu’une « nouvelle création » (2 Corinthiens 5:17).
L’analogie entre ces deux créations est fascinante. Seul quelqu’un d’aussi grand que le Dieu Créateur tout-puissant peut faire jaillir la lumière des ténèbres de la terre primitive, lors de la première création.
Il n’y a que lui – la toute-puissante Parole, la lumière incréée – qui soit capable de faire jaillir la lumière dans l’âme sombre du plus petit enfant ou du plus grand roi, et l’amener ainsi à une nouvelle naissance (voir Jean, chapitre 3, et Jérémie, chapitre 31); il transforme le chaos du péché en cosmos de la nouvelle création, en Christ. Et dans les deux cas, l’instrument de l’illumination qui transforme est sa Parole proclamée qui ne retourne jamais à lui sans effet (Ésaïe 55:11). Son « fiat » qui ordonne (traduction latine des « qu’il y ait… » de la Bible) a toujours son accomplissement. Qu’il introduise la lumière dans les ténèbres des éléments sans forme de la terre ou dans les énergies spirituellement aveugles de la psychologie autodestructrice, dans les deux cas, la lumière apparaît et la beauté remplace le désordre.

L’excellence de la création


Contrairement aux diverses philosophies païennes qui conçoivent la réalité physique comme impure ou mauvaise, la Genèse enseigne que Dieu fait ses délices de cette réalité. Genèse 1:4 emploie l’expression «anthropomorphique» (c’est-à-dire qui décrit une action divine en termes «terrestres» ou humains, au-dessous de la dignité infinie de Dieu) pour nous aider à comprendre une profonde vérité. « Dieu vit que la lumière était bonne… » Cela signifie que Dieu a créé la réalité matérielle (y compris la lumière visible) et qu’il en était très satisfait. Aalders interprète ainsi le sens de la phrase « Dieu vit que cela était bon… » (phrase récurrente dans le récit de la création de Dieu selon les versets 10, 12, 18, 21, 25, 31) :

« Cela nous indique que chaque aspect de l’œuvre créatrice était marqué au coin de la perfection qui menait à bonne fin tout le dessein de Dieu. » [34]

De la même façon, au IVe siècle, le père de l’Eglise cappadocien Basile le Grand commentait ainsi l’œuvre divine :

« Ce que Dieu estime très beau, c’est ce qui présente dans sa perfection toute la justesse de l’art, et tend vers une finalité que Dieu veut pleinement utile. Lui qui conçut en lui-même un dessein clairement manifesté dans ses œuvres a approuvé chacune d’entre elles, comme ayant une finalité en accord avec sa volonté créatrice. » [35]

Des pères de l’Église comme Novatien avaient raison de dire que la création est bonne, parce que le Créateur est bon. « (…) Les œuvres d’un bon Créateur ne peuvent être que bonnes. » [36] Ou encore, comme l’a écrit Saint Augustin :

« Par conséquent, parce qu’il est tout puissant et bon, il créa tout extrêmement bon… » [37]

Autrement dit, Dieu lui-même est la norme originelle de la beauté, laquelle n’est donc pas une notion extérieure à sa personne. Au IIIe siècle, Novatien s’empare de cette question dans son De Trinitate :

« Que pouvez-vous donc dire qui soit digne de lui? Il est plus sublime que toute sublimité, plus haut que toute hauteur, plus profond que toutes les profondeurs, plus clair que toutes les lumières, plus brillant que toutes les brillances, plus splendide que toutes les splendeurs, plus puissant que toutes les puissances, plus beau que toutes les beautés, plus vrai que toutes les vérités, plus endurant que toutes les endurances, plus grand que toutes les majestés, plus riche que toutes les richesses, plus sage que toutes les sagesses, meilleur que toutes les bontés, plus juste que toutes les justices, plus miséricordieux que toutes les miséricordes. Toutes les vertus doivent par nécessité lui être inférieures, car il est le Dieu et la source de toutes les vertus. » [38]

L’incomparable bonté de Dieu, qui créa toutes choses, signifie que la lumière visible (verset 4), la terre ferme et les mers (verset 10), les différentes catégories du règne animal (verset 25), aussi bien que les corps physiques qui, d’une certaine façon, expriment les personnalités des hommes et des femmes, sont bons. Ce qui est physique et corporel n’est donc pas moins bon que le « spirituel ». En raison de la constante influence de la philosophe néoplatonicienne, depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours, l’Église n’a pas souvent apprécié le jugement esthétique, scripturaire (et divin) de la réalité physique, comme par exemple la beauté naturelle et la sexualité dans le mariage. Dieu « vit » que ces choses étaient bonnes. Nous verrons dans le chapitre 2 de la Genèse que « l’ultime » problème ne vient pas de ce que nous possédons un corps physique au lieu d’être de « purs esprits » (comme beaucoup de Grecs de l’Antiquité et d’Hindous modernes voudraient le faire admettre). Mais, au contraire, tous les problèmes et toutes les maladies, du début jusqu’à la fin, s’enracinent dans la rébellion contre le Créateur infiniment bon.
Après tout, la première révolte fut la conséquence d’un choix opéré par l’homme. La Genèse ne présente pas le corps (ou la relation corps/esprit), ni le vaste domaine de la nature, comme la source de nos problèmes. Elle ne dévalorise ni le corps, ni l’esprit.
Comme la Genèse, et contrairement au néoplatonisme ou à la pensée du « Nouvel Âge », ancienne et moderne, le psalmiste a lu l’excellence de la création en accord avec le récit de la Genèse (voir, par exemple, Psaumes 8, 19, 65, 104, 148). Lorsque l’Église (moderne) rejoindra le psalmiste dans son appréciation de la réalité physique créée par Dieu, le monde verra peut-être une nouvelle explosion de beauté créatrice dans les arts, la musique et la poésie. Et c’est exactement ce que le divin Créateur fit au Jour Un de la création originelle : il commença à transformer l’informe chaos en un merveilleux cosmos.
Le Jour Deux de la création poursuit cette transformation de l’aridité en beauté, mais avant de nous y plonger, nous devons considérer deux autres sujets que beaucoup estiment reliés au premier jour de la création : la création des anges et la soi-disant rupture (la théorie de l’intervalle) entre les versets 1 et 2 du premier chapitre de la Genèse.

Notes techniques et bibliographiques

La dépendance grammaticale du verset 2 par rapport au verbe du verset 3

Nous avons déjà cherché à comprendre si le sens des trois propositions circonstancielles du verset 2 est imposé par le verbe créa dans les versets du chapitre 1 ou par l’expression « Dieu dit » du verset 3. [39] Plusieurs raisons grammaticales et contextuelles ont été données pour relier les propositions du verset 2 au « Et Dieu dit » du verset 3. Le sujet est examiné de très près par E. J. Young dans les pages 11 et 12 de Studies in Genesis One.
Une citation de Young expliquant la raison grammaticale de cet enchaînement résumerait bien notre position :

« La formation de l’univers fut enclenchée par une parole de Dieu. Le verbe w’yomer est introduit par un wav consécutif, mais il est clair que w’yomer n’est pas le second verbe, dans une série qui commence par bara’ au verset 1. Le verset 1 est narratif, complet en lui-même. Les versets 2-31 constituent également une narration complète. Dans cette narration, le premier verbe est w’yomer.
Dans une narration au passé, nous trouvons souvent le premier verbe au passé composé et chaque verbe qui suit à l’imparfait, avec un wav consécutif. Cependant, le premier verbe, c’est-à-dire celui qui est au passé composé, n’a pas besoin d’être exprimé. Tel est le cas dans la narration comprenant les versets 2 à 31. La première action mentionnée dans cette narration est celle de w’yomer au verset 3. » [40]

Donc le contexte et la grammaire hébraïque accréditent la traduction du verset 1 comme compte-rendu de la création absolue de toutes choses, et le verset 2 comme une description de cet ordre nouvellement créé, lorsque Dieu prononce son commandement « Que la lumière soit. »

« L’Esprit de Dieu » et non « un fort vent » au verset 2

Quelques traductions et commentaires ont réduit l’Esprit de Dieu infini en Genèse 1:2 à un fort vent, élément fini par définition. La traduction de Claus Westermann devient ainsi « le vent de Dieu ».41 Cette traduction vent sans lettre initiale en majuscule indique que ce mot n’est pas compris comme se rapportant à une personne. De même pour celle de von Rad : une effroyable tempête (Gottessturm). [42]
E. J. Young s’oppose à ces réductions de l’Esprit de Dieu à un vent fort aux pages 36 et 37 de Studies in Genesis One et aussi dans une annexe (pages 38 à 42). Young donne trois raisons principales pour lesquelles le mot Esprit ne peut raisonnablement se réduire au mot vent. Premièrement, Moïse aurait pu utiliser l’expression courante pour le vent, employée par exemple dans Jonas 1:4 et Job 1:19; mais il utilise le mot Esprit. Deuxièmement, le verbe planer ne décrit pas le souffle du vent. [43] Troisièmement, il n’y a pas de place pour un vent puissant, dont l’origine n’est pas indiquée. [44] Ainsi, les deux premières propositions du verset 2 nous montrent une terre inhabitable. Si la troisième proposition stipule simplement qu’un vent violent soufflait très fort (…), cela ne contribue pas à montrer que la terre était alors inhabitable.
D’un autre côté, l’interprétation traditionnelle révèle qu’en dépit du fait que la terre n’était pas habitable, tout était sous le contrôle de l’Esprit de Dieu. [45]
La présence personnelle, directe et active du Dieu infini, dans l’ordre de création, est sans doute le point crucial pour comprendre le récit biblique de la création. Les autres chapitres du présent ouvage explorent les merveilles produites par la venue à l’existence de l’univers intelligible. De telles merveilles n’ont pu être accomplies que par la présence personnelle et l’action directe de l’Esprit de Dieu.

Notes :

1 N.d.t. : Traduction littérale, d’après André Chouraqui.
2 Novatien, De Trinitate, XXXI. 190 (« extra originem est »).
3 Grégoire de Naziance, The Fourth Theological Oration, XIX.
4 John Dun Scot, A Treatise on God As First Principle: A Latin text of the De Primo Principio, translated into English with a commentary (Wolter, Allan B., traducteur, 2ème édition), Franciscan Herald Press, Chicago, 1982, 52.

5 Karl Barth, Dogmatique, Volume II, La Doctrine de Dieu, Labor et Fides, Genève.
6 Augustin, The Litteral Meaning of Genesis, Vol. I. Ancient Christian Writers, n°41, Quasten et al., éditeurs, John H. Taylor, traducteur, Newman Press, New York, 1982. Book 5, chapitre 5 (153, 154).

7 Que signifie vivre en dehors du temps que nous connaissons aujourd’hui sur la terre, dans des dispositions différentes dans le Royaume éternel, où manifestement, le passé et le futur sont également disponibles ou « déjà déployés » dans le présent, ce qui est un mystère, dans notre état de pèlerins sur la terre ? La continuité et une relation d’amitié sont bien ordonnées, aussi réelles que maintenant dans notre temps limité, mais dans l’état de chute et de déclin du temps après Adam, qui sera alors restauré. T. F. Torrance, dans son livre Space, Time and Resurrection (The Handsel Press, Edimbourg, 1976) montre que cette restauration qui surmontera le déclin de notre temps a commencée lors de la résurrection corporelle du Christ et sera complétée au dernier jour de l’histoire humaine. Et, quelle que soit la difficulté de la saisir, l’éternité semble n’être pas seulement une restauration du temps, mais un dépassement. L’évangile selon Jean nous parle de la communication de la résurrection de Christ aux croyants (aujourd’hui et dans l’éternité) comme « vie éternelle », les déliant des ravages du déclin du temps, et les transportant dans un autre Royaume, la plénitude de celui-ci ne pouvant être expérimentée qu’après la mort et la résurrection finale (voir Jean, chapitres 3, 5, 11, 14).
8 Justin Martyr, Première Apologie, ch. XX.
9 Augustin, op. cit., Livre 4, chapitre 35 (145).
10 E. J. Young, Studies in Genesis One (Presbyterian and Reformed Publishing Co., Philadelphie, Penn., 1964), 9.
11 John D. Currid, “An Examination of the Egyptian Background of the Genesis Cosmogony”, p.31.
12 Ibid., 11.
13 Ibid., 8.

14 En hébreu, pour avoir une proposition narrative qui se présente selon une structure grammaticale parfaite, elle doit non seulement être une proposition circonstancielle, décrivant des conditions particulières, mais aussi avec un verbe à l’accompli qui nous dit exactement quand ces conditions ont été en action. Genèse 1:2 est composé de trois propositions circonstancielles qui décrivent les conditions de l’état initial de la terre, quand Dieu commença à la mettre en forme. Le verset 2 n’a pas son verbe à l’accompli. A cause de cela, ces propositions circonstancielles doivent être liées à un verbe à l’accompli tout proche, de façon à obtenir leur pleine signification.
15 Le contexte indique qu’ils ne doivent pas être liés au verbe à l’accompli qui les précède immédiatement du verset 1 (bara’), mais au verbe à l’accompli au verset 3 immédiatement après : « Et Dieu dit. » Puisque les versets 2-31 constituent une narration complète, il est plus probable que le verbe à l’accompli qui contrôle le verset 2 vienne du contexte (dans ce cas, du verset 3) que d’un verbe se trouvant dans une narration précédente, grammaticalement distincte. (Voir les Notes bibliographiques et techniques à la fin de ce chapitre, pour plus de détails sur ce point). Donc le verset 2 dépend du verset 3, et sa signification peut être paraphrasée dans les termes d’E. J. Young : « Au moment où Dieu dit : « Que la lumière soit », une triple condition existait (celle-ci est décrite par les trois propositions circonstancielles du verset 2). » (Young, op. cit., 9.)
16 N.d.t.: Il faut noter que le terme « chaos » est un concept de la mythologie grecque. Hérodote l’évoque dans le langage courant, « chaos » signifie absence d’organisation, désordre extrême. Tohu we-bohu est intraduisible, car aucun humain ne sait de quoi il s’agit. André Chouraqui ne traduit pas et écrit : toho-et-bohu. En fait, il s’agit d’un état de la terre, sortant des mains du Créateur, qui, du point de vue scientifique, n’a aucun modèle connu. On peut se faire une idée de la difficulté du « chaos » avec le Que sais-je?, n° 3434 de François Lurçat, Le Chaos, PUF, 1999.
17 L’auteur utilise le terme brooding qui signifie couver.
18 G. Ch. Aalders, Genesis, Volume I, traduit (du hollandais en anglais) par William Heynen (Zondervan, Grand Rapids, MI, 1981), 53, 54.
19 Ibid., 54.
20 Young, op. cit., 13.
21 Aalders, op. cit., 54.
22 “Abyssus enim lutum est aquis admixtum. Proinde coelum ac terra quiddam fluxum et perturbatum erant, quod quidem humanae mentis aciem prope effugerit », Capiton, op. cit., 36.
23 Henry M. Morris, The Genesis Flood (Baker Book House, Grand Rapids, Michigan, 1976), 50.
24 Ibid., 51. Bien que la remarque de Morris sur les ténèbres de la terre informe à l’origine soit bien fondée, il y a là un problème scientifique, avec l’affirmation que les molécules existaient sans l’action d’énergie. Le Dr Frederick Skiff a noté que les « forces électriques sont essentielles pour assurer la structure de la molécule » (communication personnelle, ibid.).
25 La traduction « Esprit de Dieu » plutôt qu’un « vent violent » est discutée dans les Notes techniques et bibliographiques.
26 Comme il se doit, à la forme Pi’el du verbe hébraïque en Deutéronome 32:11, présentant Dieu dans la conduite de son peuple comme un aigle couvant son nid.

27 “Et spiritus Dei ferebatur super aquas, id est, super universum illud inchoatum, quod erat coelom et terra. Nam rude illud rerum omnium auspicium, divina virtus, spiritusque Domini fovebat super incubans, donec sex dierum operibus absolutum, omnem ornatum suum consequeretur.” Capiton, op. cit. 36, 37.
28 H. C. Leupold, Exposition of Genesis, Volume I (Baker Books House, Grand Rapids, Michigan, 1965), 50.
29 Morris, op. cit., 52.

30 Ibid., 55.
31 Ibid., 31.
32 Ibid., 56.

33 Jean Calvin, Commentaires sur l’Ancien Testament, Tome premier, « Le Livre de la Genèse », Labor et Fides, 1961.

34 Aalders, op.cit., 57.
35 Basile, The Hexameron, III. 10.
36 Novatien, De Trinitate, IV. 21.
37 Augustin, op. cit., Livre IV, chapitre 16 (122).
38 Novatien, op.cit., II. 16.

39 Cf. section “La création absolue au Jour Un » plus haut, dans ce même chapitre.
40 Young, op. cit., 11.
41 Claus Westermann. Genesis. A Practical Commentary, traduit par David E. Green (William B. Eerdmans Publ. Co, Grand Rapids. Michigan, 1987), 4.
42 Von Rad, op. cit., 49, 50.
43 Young, op. cit., 36.
44 Ibid., 37.
45 Ibid.

Référence : Douglas Kelly, La doctrine biblique de la création et le dessein intelligent. Éditions La Lumière, 2011. Ce livre peut être commandé en ligne sur la page suivante.