Des dinosaures domestiques ? Le stégosaure cambodgien donne de nouveaux indices.

Des dinosaures domestiques ? Le stégosaure cambodgien donne de nouveaux indices.

Par Alan Herberger

Ceux qui ont suivi la littérature créationniste depuis un certain temps seront sans aucun doute familiers avec le stégosaure cambodgien. Pour ceux qui ne le sont pas, le stégosaure cambodgien réfère à un bas relief trouvé au temple de Ta Prohm à Angkor Wat, au Cambodge.

Les piliers de Ta Prohm sont décorés par une série ornée de médaillons d’animaux, sculptés dans la roche. Les animaux mis en vedette comprennent de nombreuses bêtes locales : des buffles, des cerfs, des singes, etc. Il y en a un, cependant, qui est un peu plus exotique :

Le médaillon du « stégosaure » (source de la photo)

Cette sculpture, qui représente ce qui semble être une sorte de stégosaure, a rendu perplexes les archéologues séculiers depuis de nombreuses années. Bien que la sculpture elle-même soit presque certainement authentique, cela ne l’a pas empêché de susciter la controverse, car des discussions concernant l’identité véritable de cette bête, dinosaure ou autre, ont fait rage même au sein des cercles créationnistes.

En janvier, un article a été publié dans l’Answers Research Journal qui contestait la théorie du stégosaure [1]. Dans ce dernier, on a fait valoir que les « plaques » qui se trouvent sur le dos de l’animal étaient trop profondément fixées pour être considérées comme faisant partie de l’animal, et étaient plus susceptibles de faire partie intégrante de l’arrière-plan (les autres sculptures présentent des motifs en forme de feuilles derrière les animaux eux-mêmes).

Prenant note de la grande tête du relief (comparée aux petites têtes des stégosaures), de l’absence de pointes sur la queue, et d’étranges « cornes/oreilles », on a conclu que l’animal avait peu de ressemblance réelle avec un stégosaure et était plus probablement un sanglier, un rhinocéros, un caméléon ou un autre animal (l’article est délibérément vague dans sa conclusion ici).

Le besoin de prudence

Il est important que nous, en tant que chrétiens, fassions attention à la façon dont nous évaluons les preuves – surtout lorsque ces preuves nous excitent.

Bien que les preuves de la coexistence des dinosaures et des hommes existent, il existe de nombreux cas où de telles preuves se sont révélées fausses ou mal identifiées. Nous faisons une injustice aux artefacts authentiques et à l’étude de la création en général lorsque nous accordons aussi facilement du crédit à des fraudes et à des erreurs. Par conséquent, nous devons faire preuve de prudence avant d’accepter toute nouvelle allégation ou preuve comme un fait.

Avec cet avertissement à l’esprit, comment devrions-nous considérer cette sculpture? Le stégosaure cambodgien, comme le suggère l’article ci-dessus, est-il « un autre argument que les créationnistes ne devraient pas utiliser? »

Nouvelles données, nouvelles perspectives

Il y a quelques jours, un nouvel article a été publié dans l’Answers Research Journal [2], abordant de nombreuses préoccupations soulevées par le premier. Dans ce cas, l’auteur s’est rendu au Cambodge et a examiné les sculptures de première main, au lieu d’utiliser uniquement une photo de référence, comme c’était le cas avec le premier article (une lacune facilement reconnue par l’auteur du premier article).

En ce qui concerne les plaques arrières, des mesures ont été effectuées, en comparant la profondeur des plaques à la profondeur des fioritures de l’arrière-plan sur d’autres sculptures. Alors que les fioritures de l’arrière-plan restaient relativement plates par rapport à l’arrière-plan, avec seulement 1 mm de profondeur, les plaques arrières étaient beaucoup plus épaisses, atteignant presque le niveau de l’animal lui-même à 2,5 mm, suggérant qu’elles étaient en effet destinées à faire partie de l’animal en question.

Mesures de profondeur prises du fond floral (gauche) et des plaques animales (à droite). Images tirées de l’article original.

Photographie du deuxième stégosaure de Ta Prohm (photo originale en haut ci-dessus, tracée en rouge pour plus de clarté sur la photo du bas ci-dessus). Images tirées de l’article original.

Les réponses aux autres défis proviennent d’un endroit surprenant : une deuxième sculpture de stégosaure plus grande, trouvée ailleurs dans le temple.

Bien qu’usée par le temps, nous pouvons clairement voir la même forme de corps grossier, complète avec une queue et des plaques arrières. Dans ce cas, la tête est d’une forme plus mince et stégosaurienne, mais nous observons encore une fois une forme étrange gravée autour de son cou – probablement une sorte de bride. Si ces sculptures représentaient vraiment des stégosaures domestiqués (soit par les Cambodgiens eux-mêmes, soit par une civilisation voisine), cela pourrait expliquer certaines des caractéristiques déroutantes du premier dinosaure de Ta Prohm.

Les « cornes » et la tête carrée pourraient très bien être la bride de l’animal, couplée à une sorte d’appendice semblable à un museau, nécessaire pour contrôler une bête si grande de corps et à petit cerveau (d’autres animaux, comme les chevaux sont également représentés avec leurs brides parmi ces mêmes sculptures).

La domestication peut même expliquer l’absence de pointes sur la queue. Les éléphants cambodgiens ont souvent leurs défenses retirées avant leur entrée dans le service public (et, comme notre « stégosaure », sont représentés sans ces défenses dans les œuvres d’art anciennes). Si l’on considère qu’un reptile, agitant des pointes d’un pied, serait au moins aussi dangereux qu’un éléphant avec toute ses défenses, il est facile d’imaginer que les jeunes stégosaures auraient eu leurs « thagomizers » [3] limés ou retirés avant le même usage.

Conclusion

Pour l’instant, il semblerait que la science ait confirmé le stégosaure cambodgien. Bien que des découvertes futures puissent se fonder sur notre compréhension actuelle de ces artefacts, les dinosaures de Ta Prohm nous offrent un aperçu rare d’un monde perdu dans les brumes du temps.

Si vous êtes intéressé par ce sujet, je vous encourage à lire les articles vous-même (vous pouvez trouver le premier article ici, et le second ici). Ils ne sont ni très longs ni très techniques, mais couvrent leurs sujets beaucoup plus en profondeur que nous ne pourrions l’espérer ici.

Je vous recommanderais également de vous procurer une exemplaire de Dire Dragons de Vance Nelson. Bien que le stégosaure cambodgien n’y soit pas traité, ce livre présente un large éventail d’artefacts de dinosaures similaires du monde entier.

Achetez-le aujourd’hui auprès de nos amis de Creation Ministries International en cliquant ici ou sur l’image ci-dessous.

Remarque : Orchard of Life Science reçoit une partie des ventes réalisées grâce à nos liens vers creation.com. Cela dit, ce livre est une ressource extraordinaire, et nous le recommandons chaleureusement, même si nous ne recevons rien en retour.

Références

1.Cedar, Joshua. « Is the Cambodian Stegosaur-like Carving Another Argument Creationists Should Not Use? » Answers Research Journal 10 (25 janvier 2017).
2.Woetzel, David. « The Stegosaur Engravings at Ta Prohm. » Answers Research Journal 10 (13 septembre 2017).
3.Un terme informel, pseudo-académique pour désigner le bout d’une queue de stégosaure, inspiré d’un dessin animé classique Far Side.

Source : http://orchardoflifescience.com/2017/09/15/domesticated-dinosaurs-cambodian-stegosaur-gives-new-clues/

Article original en anglais publié le 15 septembre 2017.