Problème n° 7 pour l’évolution : la convergence évolutive remet en question le darwinisme et détruit la logique qui se cache derrière l’ascendance commune.

Bienvenue dans le Top 10 des problèmes scientifiques liés à l’évolution biologique et chimique.

Par Casey Luskin

23 juillet 2020

Note de l’éditeur : Il s’agit de la septième partie d’une série de dix articles basés sur le chapitre de Casey Luskin, « Les dix principaux problèmes scientifiques liés à l’évolution biologique et chimique« , du livre More than Myth, édité par Paul Brown et Robert Stackpole (Chartwell Press, 2014.) Les autres chapitres individuels peuvent être consultés ici : Problème 1, Problème 2, Problème 3, Problème 4, Problème 5, Problème 6, Problème 7, Problème 8, Problème 9, Problème 10, Problème supplémentaire.

Dans l’article exposant le problème n° 6 de l’évolution, nous avons vu que la principale hypothèse sous-jacente à tous les arbres phylogénétiques est que les similitudes biologiques sont le résultat d’un héritage issu d’un ancêtre commun. Le problème pour les biologistes évolutionnistes confrontés à des arbres de l’évolution contradictoires est que les similitudes biologiques apparaissent souvent dans des endroits non prédits par l’hypothèse d’une ascendance commune. En d’autres termes, tout le monde reconnaît que des similitudes biologiques apparaissent souvent entre les espèces dans les cas où elles ne peuvent pas être expliquées comme le résultat d’un héritage issu d’un ancêtre commun. Cela signifie que l’hypothèse principale s’effondre.

Nous avons également vu, à la fin de l’article sur le problème n° 6 de l’évolution, que lorsque les biologistes sont incapables de construire des arbres phylogénétiques, ils font souvent appel de manière ad hoc à d’autres processus pour expliquer des données qui ne correspondent pas à un modèle arborescent. Une de ces explications est la convergence évolutive, où les biologistes évolutionnistes postulent que les organismes acquièrent les mêmes caractères indépendamment, dans des lignées séparées, et non par héritage issu d’un ancêtre commun. Chaque fois que les biologistes évolutionnistes sont obligés de faire appel à la convergence évolutive, cela reflète une rupture par rapport à l’hypothèse principale et une incapacité à faire rentrer les données dans un modèle d’évolution en forme d’arbre. Les exemples de cette situation abondent dans la littérature, mais quelques uns suffiront.

L’évolution génétique convergente

Un article du Journal of Molecular Evolution a révélé que les phylogénies construites sur des bases moléculaires étaient en conflit avec les phylogénies précédemment établies des principaux groupes de mammifères, concluant que cet arbre anormal « n’est pas dû à une erreur stochastique, mais est dû à une évolution convergente ou parallèle119. »

Une étude publiée dans les Proceedings of the U.S. National Academy of Sciences explique que lorsque les biologistes essayèrent de construire un arbre phylogénétique pour les principaux groupes d’oiseaux en utilisant l’ADN mitochondrial (ADNmt), leurs résultats furent en contradiction flagrante avec les notions traditionnelles de relations entre les oiseaux. Ils trouvèrent même des similitudes « convergentes » entre l’ADNmt de certains oiseaux et l’ADNmt d’espèces éloignées comme les serpents et les lézards. L’article suggère que l’ADNmt des oiseaux a tiré son origine « de multiples causes indépendantes », leur étude proposant « de multiples origines indépendantes pour un ordre particulier de gènes d’ADNmt chez divers oiseaux120. »

Un article paru en 2005 dans Nature Immunology a observé que les plantes et les animaux ont une organisation biochimique très similaire de leurs systèmes immunitaires innés respectifs, mais que leur ancêtre commun n’avait pas un tel système immunitaire :

« Bien qu’il semble généralement admis que les réponses immunitaires innées des plantes et des animaux ont au moins quelques origines évolutives communes, l’examen des données disponibles ne permet pas d’étayer cette conclusion, malgré les similitudes dans la « logique » globale de la réponse immunitaire innée dans divers [organismes] multicellulaires121. »

Selon l’article, l’ascendance commune ne peut pas expliquer ces systèmes « étonnamment similaires », « suggérant des origines évolutives indépendantes chez les plantes et les animaux. » L’article est forcé de conclure que de telles similitudes complexes constituent un « argument convaincant en faveur d’une convergence évolutive des voies immunitaires innées122. »

Un autre exemple célèbre de convergence évolutive est la capacité des chauves-souris et des baleines d’utiliser l’écholocation, même si leur lointain ancêtre commun n’avait pas cette caractéristique. Les biologistes évolutionnistes ont longtemps cru qu’il s’agissait d’un cas de convergence morphologique, mais un article paru dans Current Biology explique la découverte « surprenante » de ce que l’écholocation chez les chauves-souris et les baleines implique également une convergence génétique :

« Seules les microchiroptères et les baleines à dents ont acquis une écholocation sophistiquée, indispensable pour leur orientation et leur recherche de nourriture. Bien que les biosonars des chauves-souris et des baleines aient été créés indépendamment et qu’ils diffèrent sensiblement sur de nombreux points, nous rapportons ici la découverte surprenante que le grand dauphin [n.d t. : Tursiops], une baleine à dents, se regroupe avec des microchiroptères dans l’arbre génétique construit à l’aide de séquences de protéines codées par le gène de l’audition Prestin123. »

Un article a qualifié ces données de « l’un des meilleurs exemples de convergence moléculaire évolutive découverts à ce jour124. » Mais là encore, il ne s’agit pas d’exemples isolés. En 2010, un article paru dans Trends in Genetics donnait l’explication suivante :

« La récente utilisation généralisée des approches génétiques et/ou phylogénétiques a permis de découvrir divers exemples d’évolution répétée de caractères adaptatifs, notamment les multiples apparitions des yeux, l’écholocation chez les chauves-souris et les dauphins, les modifications de la pigmentation chez les vertébrés, le mimétisme chez les papillons pour les interactions mutualistes, la convergence de certains caractères floraux chez les plantes et l’évolution multiple et indépendante de propriétés particulières des protéines125. »

Fazale Rana, biochimiste et sceptique de Darwin, a passé en revue la littérature technique et a documenté plus de 100 cas de convergence génétique évolutive126. Chaque cas montre un exemple où des similitudes biologiques – même au niveau génétique – ne sont pas le résultat d’un héritage issu d’un ancêtre commun. Quelle est la conséquence de tout cela sur l’hypothèse principale utilisée dans la construction d’arbres, selon laquelle des similitudes biologiques impliquent un héritage issu d’un ancêtre commun ? Avec autant d’exceptions à la règle, il faut se demander si la règle elle-même a un mérite.

La Terre est ronde, mais l’ascendance commune est-elle vraie ?

Un scientifique évolutionniste a tenté de faire pression sur ses lecteurs pour qu’ils acceptent le darwinisme en affirmant que « les biologistes considèrent aujourd’hui que l’ascendance commune de toutes formes de vie est un fait sur le même pied d’égalité que la sphéricité de la Terre127« . Mais ces déclarations catégoriques sont-elles encore utiles, à supposer même qu’elles soient vraies ?

Les partisans de l’évolution néodarwinienne sont contraints de raisonner suivant la logique selon laquelle des similitudes biologiques impliquent une ascendance commune, sauf quand ce n’est pas le cas. Et dans les nombreux cas où cela n’est pas vérifié, ils font appel à toutes sortes de rationalisations ad hoc pour sauver l’ascendance commune.

Il est révélateur que la seule hypothèse rarement remise en question soit l’hypothèse générale de l’ascendance commune elle-même. Mais peut-être la raison pour laquelle différents gènes racontent des histoires évolutives différentes est-elle que les gènes ont des histoires totalement différentes à raconter, à savoir des histoires qui indiquent que tous les organismes ne sont pas génétiquement liés. L’on peut espérer une histoire différente, plus en phase avec les données, comme Michael Syvanen a osé le suggérer en 2012 dans son Annual Review of Genetics, selon laquelle « la vie pourrait en effet avoir des origines multiples128. » En d’autres termes, l’ascendance commune universelle pourrait, en fait, ne pas être vraie.

Références :

119 Ying Cao, Axel Janke, Peter J. Waddell, Michael Westerman, Osamu Takenaka, Shigenori Murata, Norihiro Okada, Svante Pääbo et Masami Hasegawa, « Conflict Among Individual Mitochondrial Proteins in Resolving the Phylogeny of Eutherian Orders », Journal of Molecular Evolution, 47 (1998) :307-322.

120 David P. Mindell, Michael D. Sorenson et Derek E. Dimcheff, « Multiple independent origins of mitochondrial gene order in birds », Proceedings of the National Academy of Sciences USA, 95 (septembre 1998) : 10693-10697.

121 Frederick M Ausubel, « Are innate immune signaling pathways in plants and animals conserved », Nature Immunology, 6 (10) : 973-979 (octobre 2005.)

122 Ibid.

123 Ying Li, Zhen Liu, Peng Shi et Jianzhi Zhang, « The hearing gene Prestin unites echolocating bats and whales », Current Biology, 20(2):R55-R56 (janvier 2010) (citations internes supprimées.)

124 Gareth Jones, « Molecular Evolution: Molecular Evolution: Gene Convergence in Echolocating Mammals », Current Biology, 20(2):R62-R64 (janvier 2010) ; Yong-Yi Shen, Lu Liang, Gui-Sheng Li, Robert W. Murphy et Ya-Ping Zhang, « Parallel Evolution of Auditory Genes for Echolocation in Bats and Toothed Whales », PLoS Genetics, 8 (6) : e1002788 (juin 2012.)

125 Pascal-Antoine Christin, Daniel M. Weinreich et Guillaume Besnard, « Causes and evolutionary significance of genetic convergence », Trends in Genetics, 26(9):400-405 (2010) (citations internes omises.)

126 Voir Fazale Rana, The Cell’s Design: How Chemistry Reveals the Creator’s Artistry, pp. 207-214 (Baker Books, 2008.)

127 Karl W. Giberson, Saving Darwin: How to be a Christian and Believe in Evolution, p. 53 (HarperOne, 2008.)

128 Michael Syvanen, « Evolutionary Implications of Horizontal Gene Transfer », Annual Review of Genetics, 46:339-356 (2012.)

L’article original en anglais a été publié sur Evolution News à l’adresse https://www.discovery.org/a/24041/#fn142 le 20 février 2015 et a été traduit en français et republié sur Bible & Science Diffusion avec autorisation.


A propos de Casey Luskin

Casey Luskin

Casey Luskin est scientifique et avocat, et titulaire de diplômes d’études supérieures en sciences et en droit. Il a obtenu une licence et une maîtrise en sciences de la terre à l’université de Californie à San Diego, où il a beaucoup étudié la géologie et l’évolution, tant au niveau du premier que du deuxième cycles. Sa thèse de maîtrise portait sur le paléomagnétisme de la plaine de la rivière Snake dans le Sud de l’Idaho.

Depuis 2005, il est avocat agréé en Californie, après avoir obtenu un diplôme de droit à la faculté de droit de l’université de San Diego, où ses études ont porté sur le droit du Premier amendement de la Constitution, le droit de l’éducation et le droit de l’environnement. Il a également mené des recherches géologiques à la Scripps Institution for Oceanography.

En 2001, il a cofondé le centre IDEA (Intelligent Design and Evolution Awareness), une organisation à but non lucratif qui aide les étudiants dans leurs recherches sur le dessein intelligent (ID) en créant des « clubs IDEA » sur les campus des universités et des lycées du monde entier.

De 2005 à 2015, il a travaillé pour le Centre pour la science et la culture du Discovery Institute, d’abord comme responsable de programme en politique publique et affaires juridiques (2005-2010), puis comme coordinateur de recherche (2011-2015.) Dans ces fonctions, il a aidé et défendu des scientifiques, des éducateurs et des étudiants qui cherchaient à étudier, effectuer des recherches et enseigner librement sur le débat scientifique concernant l’évolution et l’identité néodarwiniennes. Comme expliqué sur son site personnel, au 31 décembre 2015, il ne travaille plus comme membre du personnel du Discovery Institute car il a pour objectif de poursuivre ses études.

Certaines de ses publications sont parues dans des revues techniques de droit et de sciences et dans d’autres revues spécialisées, notamment le Journal of Church and State ; la Montana Law Review ; la Hamline Law Review ; la Liberty University Law Review ; la University of St. Thomas Journal of Law & Public Policy ; et Geochemistry, Geophysics, and Geosystems (G3.) Il a également coécrit ou contribué à de nombreux ouvrages.

Il s’intéresse tout particulièrement à la géologie, à l’enseignement des sciences, aux origines biologiques et à la protection de l’environnement.

Formation :

  • Doctorat en droit, Université de San Diego.
  • Maîtrise en sciences de la terre, Université de Californie, San Diego.
  • Licence en sciences de la terre, université de Californie, San Diego.

Affiliations professionnelles passées et/ou présentes :

  • Barreau de Californie.
  • Association américaine pour l’avancement de la science.
  • Association du barreau américain.
  • Union géophysique américaine.
  • Société scientifique chrétienne.
  • Société juridique chrétienne.
  • American Scientific Affiliation.